Arlene Gottfried, Houndstooth Blanket on Coney Island Beach, New-York, 1976
Courtesy Les Douches, la galerie, Paris
Arlene Gottfried — Les douches, la galerie
Avec L’Insouciance d’une époque, Les Douches reviennent sur l’œuvre joyeuse et espiègle d’Arlene Gottfried. Une présentation salutaire qui révèle pour la première fois à Paris le talent de cette artiste singulière et libre.
« Arlene Gottfried — L’insouciance d’une époque », Les Douches la Galerie du 9 janvier au 5 mars 2016. En savoir plus La plage. Oui, mais nudiste. Ce sera à Riis Beach. Pas de côté. Mais ce n’est pas tout. Un rabbin passé par là. Le cliché, impensable de nos jours est là sous nos yeux. Nu, le corps blanc car il n’a pas encore pris le soleil, le naturiste musculeux s’amuse à côté de la loi religieuse, l’orthodoxie vêtue de noir. Malice, jeu avec l’interdit sans jamais basculer du mauvais côté d’une provocation gratuite. Ainsi se définirait le léger déplacement, ce décalage au réel cherché et véhiculé par les images d’Arlene Gottfried. À New-York dans les années 70, il ne faut pas chercher bien loin pour le remarquer au coin des rues. Dans les clubs. Cracheurs de feu, jeunes fringants et fous de liberté à Woodstock en 1969. Des sextoys, des corps, des rires. Et puis l’époque fougueuse calmée tristement par l’épidémie du Sida la portèrent sur la voie plus sage du gospel et des commandes pour Life notamment.
À la galerie des Douches, c’est le vent des années 70 qui souffle en noir et blanc et rendrait presque nostalgique. On donnerait beaucoup pour rencontrer ces baigneurs au seins nus, cette grand-mère qui tournoie sous l’effet d’une corde à sauter, ce couple qui s’embrasse à pleine bouche sans imaginer qu’on les envierait un jour et qu’ils entreraient dans l’histoire de la photographie par le biais d’une photographe qui composait comme elle riait.
