Damien Cabanes & Yazid Oulab

Exposition

Dessin, peinture, sculpture

Damien Cabanes & Yazid Oulab

Passé : 18 mai → 22 juin 2013

Damien Cabanes

La présente exposition rassemble quelques huiles récentes de Damien Cabanes. Au fond de la galerie, une grande peinture de quatre mètres cinquante de long montre un intérieur d’atelier : celui de l’artiste. À la suite de nombreux rendez-vous annulés par ses modèles coutumiers, de guerre lasse, Damien Cabanes décide un jour de peindre ce qu’il a sous les yeux : son atelier. Les toiles libres sont là, agrafées au mur presque les unes sur les autres, formant une surprenante composition que l’artiste va prendre comme prétexte à sa peinture. Cette fois, ce ne sont plus les modèles qui posent mais les tableaux eux-mêmes. Cette mise en abîme est le sujet de l’exposition.

Tout comme Jean-Luc Godard qui, en 1963 dans Le Mépris, met en scène Fritz Lang dans son propre rôle en train de réaliser un film sur Ulysse, ou encore en 1982, dans Passion, qui raconte l’histoire de la réalisation d’un film lui-même intitulé « Passion », Damien Cabanes va rejouer ses œuvres sur une toile allongée qui n’est pas sans rappeler le format CinémaScope. L’intérêt de l’artiste pour le cinéma d’auteur n’est sans doute pas étranger à cette intuition, format qui évoque aussi celui de la Cène de Leonardo Da Vinci. Mais l’exposition ne s’arrête pas là. En regard de cette « Cène reconstituée », toutes les toiles « repeintes » qu’elle contient et qui ont servi de modèles ce jour-là, sont exposées à côté d’elle, sur les murs de la galerie. On peut y voir alors une forme de Cabane éclatée à la Buren, dont le geste premier serait en deux dimensions, puis spatialisé. Ces peintures vont nous appeler, à l’instar du film de Woody Allen La Rose pourpre du Caire, où Jeff Daniels apostrophe depuis le film Mia Farrow dans la salle de cinéma, puis sort de l’écran pour entrer dans le monde réel. À l’image de cette scène, les œuvres de Damien Cabanes, elles aussi, nous entraînent de l’univers de la représentation et de l’objet, vers celui, plus poétique, de la rêverie et du voyage immobile.

Yazid Oulab

Depuis toujours, Yazid Oulab expérimente les outils de l’artisan. Récemment, il a produit une série de dessins abstraits avec du graphite embouté à une perceuse. Il en résulte une myriade de points s’élevant en tourbillons, une nuée, lui rappelant la course des électrons et par là l’origine de la matière. Alors, il s’est demandé d’où venait l’origine de cette image qu’il découvrait. En se référant à l’iconologie, l’image du Christ en croix s’est imposée. Si l’on fait attention à la position des mains sur certains dessins, elle se réfère à l’iconographie hindouiste ou bouddhique : les Mudras ou aux prescriptions orales de la tradition musulmane appelés Hadîths. Dans certains dessins, Yazid Oulab fait référence à la gestuelle des derviches tourneurs avec la main droite levée vers le ciel dans le but de recueillir la grâce d’Allah et la main gauche dirigée vers la terre pour l’y répandre. L’image du Christ levant les bras tout en implorant la puissance divine nous invite à nous élever : à nous tourner vers le divin. Les mystiques musulmans s’inscrivent dans cette tradition christique.

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