Slick Art Fair — Galerie Valérie Delaunay

Foire

Techniques mixtes

Slick Art Fair
Galerie Valérie Delaunay

Passé : 20 → 25 octobre 2015

Matthieu Boucherit présentera sur la Plateforme l’installation Google.WAR.*

Cette installation s’inscrit dans un projet plus global intitulé le Poids des images et prolonge son travail de peintures miniatures, réalisées à la taille des vignettes Google, ainsi que sa série de dessins d’Iphone, J’aime.

Elle met en tension l’idée de « Tout voir » et celle de ne « Rien voir ». Par le biais de Google Image, l’artiste s’attache à montrer l’éloignement que ce système met en place face à la réalité, alors même que nous n’avons jamais autant été sous l’emprise des images. L’outil « mirage » se trouve envisager à travers son ambivalence : si ce dernier prétend tout montrer, il ne donne rien de plus à voir que son propre fonctionnement.

Si le mot WAR renvoie d’une part à la guerre, il désigne d’autre part le fichier informatique utilisé par Google pour archiver des données (Web application Archive). De cette homologie, Matthieu Boucherit travaille l’absurdité d’un geste qui se répète, qui retranscrit de manière quasi tautologique, les archives du web à partir du mot WAR.

Reproduites à l’encre, vignettes après vignettes, selon le dispositif du célèbre moteur de recherche, les images sont ensuite dissoutes en totalité ou en partie, représentant davantage la guerre des images que la guerre en images. Que retenons-nous de tout cela ? Véritables vestiges, reliquats d’émotions, vérité ou contre vérité, chacune des peintures semblent signifier ce qui subsiste de ces images, noyées dans la masse.

Dans un geste iconoclaste, Mathieu Boucherit présente, non sans ironie, une série de cadres découpés dans du papier cartonné révélant un millier de vignettes. Reprenant avec exactitude le positionnement de chaque images de la recherche Google, ces « Passes partout », utilisés d’ordinaire pour mettre en valeur une œuvre, se révèlent ici définir une simple forme architecturale ne laissant apparaitre que des fonds noirs. En supprimant toutes les images, le rien pour signifier le trop. l’artiste travaille le rien pour signifier le trop.

Les 200 pages composant enfin le feuillet retranscrivent à la main les codes informatiques de cette même recherche. À la fois laborieuse et mécanique, l’écriture de ces lignes évoque la forme non visible de la machinerie Google. Ces adresses numériques que l’on tient pour cryptées deviennent alors un travail de mémoire permettant de dépasser l’image.

Réalisant et répétant à la main les 200 feuillets manuscrits, dans un langage non familier, les 1000 images peintes puis dissoutes et autant de vignettes découpées, cette installation relève davantage de la performance physique et d’un acte de résistance. Elle constitue un contre-pied à ce système d’information qui se dit être le nouvel espace de transparence où tout serait visible mais où finalement rien n’est l’est réellement et nous éloigne de la vérité.

Berges de Seine Lieu ephémère
Plan Plan
08 Paris 8 Zoom in 08 Paris 8 Zoom out

Pont Alexandre III

75008 Paris

Champs-Élysées – Clemenceau
Invalides

L’artiste