Art Paris Art Fair 2013

Foire

Techniques mixtes

Art Paris Art Fair 2013

Passé : 28 mars → 1 avril 2013

C’est la première fois qu’une foire d’art française met la Russie à l’honneur sous la coupole du Grand Palais. Sous la nef, une plateforme centrale accueille dix galeries venues d’Ekaterinbourg, Moscou, Saint-Pétersbourg, Rostov-sur-le-Don et Vladivostok, tandis qu’une vingtaine de galeries européennes présentent leurs artistes russes. Avec près de quatre-vingt dix artistes représentés, Art Paris Art Fair met en lumière une scène variée.

Une installation monumentale du groupe moscovite Recycle, représenté par la Galerie Suzanne Tarasiève, accueille le public à l’entrée du Grand Palais et donne le ton. Produite en 2012 pour l’exposition Futurologia à Nantes, cette œuvre intitulée Façade de six mètres de hauteur renvoie aux faux semblants des « villages Potemkine ».

Les maîtres russes émigrés des années 1920-1950

Galerie d’art moderne spécialisée dans les artistes russes émigrés, Heritage international Art Gallery dévoile les pièces maîtresses réalisées dans les années 1920-1930 par les peintres Philipp Malyavin et Nikolay Zagrekov. On trouve des gouaches et des sculptures d’ Ossip Zadkine, des années 1930-1940, à la Galerie Fleury. La galerie Claude Lemand présente également un livre de lithographies originales de Zadkine, Portrait de l’Oiseau Qui N’Existe Pas. Les figures de l’Ecole russe de Paris, Serge Poliakoff et Lanskoy sont également évoquées par les galeries Fleury et Alexis Lartigue.

Les non-conformistes des années 1960-1980 — la seconde avant-garde russe

Au début des années 1960, à la faveur du dégel politique, Moscou est la grande capitale de l’Union Soviétique, qui abrite de nombreux artistes s’opposant à l’esthétique imposé du Réalisme Socialiste. Ceux-ci donnent naissance aux mouvements non-conformistes inspirés par différentes écoles, l’art abstrait hérité du Suprématisme et du Constructivisme, l’art conceptuel, puis plus tardivement le Pop Art.

On retrouve à Art Paris Art Fair les principales figures qui ont marqué la création russe des années 1960 à 1980 : Mikhail Roginsky, pilier de l’art non-conformiste, dont la Galerie Farideh Cadot montre les toiles empreintes de nostalgie et d’interrogations existentialistes, ou Edik Steinberg à qui la galerie Claude Bernard rend un hommage particulier. La galerie Nadja Brykina présente les œuvres de trois artistes de cette période : Vladimir Andreenko, peintre abstrait qui s’inscrit dans l’héritage du constructivisme, Marlen Spindler, peintre majeur qui a vécu quinze ans d’incarcération forcée et IgorVulokh.

Chef de file de l’art conceptuel à Moscou dès les années 1960, Erik Bulatov dévoile chez Pièce Unique une exposition personnelle de ses dessins, véritables théâtres de signes. Igor Makarevich, autre figure majeure de l’école conceptuelle moscovite, bénéficie de divers hommages à la Galerie SEM-ART et à la Galerie Blue Square. Auteur d’une œuvre polymorphe qui s’attelle à la destruction des mythes collectifs, personnels ou esthétiques, il expose aussi bien des installations que des peintures. Il est notamment connu pour ses « portraits Pinocchio » qui détournent avec humour les sacro-saints suprématistes des années 1920.

Les figures connues de l’art contemporain

Chez Rabouan Moussion, on peut voir un spectaculaire cœur de terre et de bois de Dimitri Tsykalov suspendu au centre de la nef, un autoportrait de Vladimir Mamyshev Monroe en Vladimir Poutine, largement diffusé durant les manifestations qui agitèrent les récentes élections législatives en Russie — il est interdit d’utiliser des portraits officiels de M. Poutine. A la galerie Arka, Olga Kisseleva, chef de file du « media art » russe, dévoile un dispositif interactif qui mesure le « temps subjectif » de toute personne posant simplement la main sur un écran tactile. A la galerie Anne de Villepoix, Alexeï Kallima montre une nouvelle pièce spécialement conçue pour Art Paris Art Fair.

Andreï Molodkin présente ses sculptures emplies de pétrole chez Priska Pasquer et chez Blue Square, ainsi que ses dessins au stylo bille qui évoquent l’art du tatouage interdit à l’époque soviétique chez Orel Art. Un sulfureux cabinet du collectif AES+F attend le visiteur chez SEM-ART Gallery, où sept compositions de porcelaine figurent des scènes galantes caractéristiques du XVIIIe siècle, incarnées par des héros contemporains : immigrants et policiers, skinheads et jeunes filles turques, femmes d’affaires et travailleurs migrants, ouvrières chinoises et dirigeants. Anatoly Osmolovsky, l’une des figures marquantes de la scène artistique moscovite, imagine, chez pop/off/art gallery, une église déviante, où les icônes seraient des tranches de pain — réalisées en bois.

Les étoiles montantes de la scène actuelle

A la Erarta Galleries, Dmitry Shorin imagine un ange déployant ses ailes pourvues de réacteurs d’avion. Chez melanieRio, Peter Belyi, évoque la Russie comme une zone de tous les dangers, avec l’installation The Pause Project, une immense scie circulaire suspendue à un fil fragile. Star de l’art contemporain russe, Pavel Pepperstein, représenté par la galerie Iragui, déploie son univers punk et onirique au sein de paysages aux inspirations constructivistes. A la galerie Rabouan Moussion, on retrouve le dernier travail The Interrogation (2013) de PG Group, collectif freiné dans sa création pour des raisons politiques. L’œuvre représente l’arrestation et l’interrogatoire d’Ilya Falkovsky par le FSB, la police secrète russe.

La galerie Perchevsky présente l’installation Your place in the history of art (2011) de RostanTavasiev. A la galerie L’Aléatoire, Masha Arendt redonne vie sur tissu, avec de la broderie, aux projets utopiques des architectes constructivistes russes des années 1920, tandis que les aquarelles de Julia Zastava entrainent dans un monde étrange d’(im)possibles. Elève de Jean-Michel Alberola, Natacha Ivanova (NK Gallery) se met en scène dans la plupart de ses peintures, nourrie par le cinéma.

Quelques figures de la scène photographique russe

A la Grinberg Gallery, on retrouve deux figures historiques de la photographie des années 1970-1980, Nikolay Bakharev et Mikhail Ladeischikov, confrontés à deux jeunes talents : Alexander Gronsky, connu pour ses paysages deshumanisés et Rena Effendi qui cherche à saisir les aspects réels et quotidiens de son pays sur le mode du documentaire subjectif. Chez Vincent Sator, Alexeï Vassiliev, photographe nourri de références classiques, questionne la peinture. A la Pop/Off/Art Gallery, Olga Chernysheva capture des saynètes d’un quotidien désabusé où humour, étrangeté et mélancolie se conjuguent.

La galerie Lilja Zakirova présente Katerina Belkina, nominée en 2012 au prestigieux Kandinsky Prize à Moscou, avec une sélection de ses travaux photographiques récents (les séries Empty Spaces, Not a MansWorld et Paint) ainsi que Raoef Mamedov, formé à l’école du cinéma soviétique, qui réinterprète en photographie les grandes scènes du Nouveau Testament avec des acteurs trisomiques (la série The Last Supper). Suzanne Tarasiève présente une sélection de photographies récentes de Boris Mikhailov, figure de proue de la photographie sociale et documentaire.

L’art brut russe

Véritable curiosité, la galerie Christian Berst dévoile les figures de proue de l’art brut russe avec les dessins rares d’ Alexandre Lobanov ou ceux d’un jardinier mystique, Vlasilij Romanenkov.

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