Carmen Ramirez — Corps dédoublés

Exhibition

Installation, sculpture

Carmen Ramirez
Corps dédoublés

Past: July 7 → September 17, 2011

Une proposition de Patricia Avena-Navarro.

Cinq siècles avant notre ère, Melissus de Samos, dernier philosophe de l’école d’Elée, déclarait : « Rien n’est vide, car le vide n’est rien ; et ce qui n’est rien ne peut être ». Carmen Ramirez renouvelle aujourd’hui dans son œuvre la réflexion sur le vide. Un vide porteur d’une force infinie.

Des habits qui s’ouvrent et qui se cachent, vides mais pleins de significations, attendant d’être remplis par ceux qui regardent, conjuguent une quête commune : ils témoignent d’une pratique dirigée vers l’auto-rencontre comme élément de contradiction d’une rencontre manquée et la crise comme processus nécessaire et unipersonnel pour comprendre et pour accepter l’altérité. C’est une réflexion sur le conflit communicatif auquel l’homme contemporain doit faire face et sur l’impossibilité de créer des liens essentiels et véritables ; c’est un questionnement sur l’écoulement du quotidien comme une expérience virtuelle et immédiate.

L’œuvre tente de découvrir le temps pour nous connecter dans une rencontre privée entre le moi et l’autre qui a lieu à travers le rite de la couture, une tâche solitaire, féminine et complémentaire, presque chamanique. Ainsi, le travail de Carmen Ramirez se transforme en une liturgie de l’enfermement qu’elle dénonce, déclare, et révèle depuis son formalisme muet-silencieux un être oral et haut-parleur pour celui qui voudrait l’entendre.

« …j’ai besoin d’une pause pour m’éloigner des langages actuels, de travailler sans agressivité, sans bruit, dans une pause de silence, qui me permette et qui permette aux autres un moment de réflexion ».

Les œuvres de Carmen Ramirez sont des « choses », résultat visible de l’empreinte « de ce qui reste » d’un travail explorateur. Des œuvres qui portent la fragilité de leur genèse, les souvenirs et les symboles en filigrane, des œuvres qui condensent en elles le temps dilaté dans une infinie succession d’intervalles qui s’expriment à l’unisson, ne distinguant pas entre présent, passé et futur. Dans une tentative d’émancipation des souvenirs, son geste devient situation de fuite et son œuvre se transforme en idée, en inquiétude et en pensée.

Intimiste dans son œuvre, Carmen Ramirez ne craint pas de s’obstiner à travailler des matériaux et des formes qui la conduisent à une certaine marginalité. Considérant et abordant la toile comme le réceptacle de cet univers, elle organise les enchaînements et compose un élément-objet. Elle observe et écoute le langage des fils, ce qu’ils lui transmettent ; ainsi, avant d’agir, elle trace et délimite l’invisible. Elle poursuit l’apparition d’une présence qui s’offre comme une absence. Elle flirte avec le mutisme et l’oubli, avec l’invisible de l’espace que gardent ces formes. Elle invite à découvrir ses témoignages d’un univers mélancolique, entre projection mentale et réflexion sur le visible-invisible.

Patricia Avena-Navarro
  • Opening Wednesday, July 6, 2011 6 PM → 9 PM

    La production plastique de Carmen Ramirez s’attache dès le premier moment créatif à « l’utilisation » des langages contemporains resémantisant la projection de l’intime.

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  • Carmen Ramirez