Claude Cattelain — Trying To Keep The Sand In My Hand

Exposition

Performance, photographie, vidéo

Claude Cattelain
Trying To Keep The Sand In My Hand

Passé : 5 novembre → 17 décembre 2016


Plasticien, Claude Cattelain a abandonné la peinture pour de nouveaux matériaux plus bruts et investit désormais le champ de la performance. La forme exposition sera ici réinterrogée pour montrer au mieux cette création de l’instant où l’engagement physique de l’artiste est total.

L’équilibre semble précaire qu’il s’agisse de la construction née dans la galerie ou encore de ses vidéos où il s’astreint des missions digne d’un Sisyphe moderne.

Commissariat de l’exposition, Morgane Prigent

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Claude Cattelain aime la sobriété. Il aime dépouiller les formes, les techniques, les matériaux et les délester de tout effet. Au modelage du sculpteur, à la ciselure du décorateur, à la taille du charpentier, Claude Cattelain a substitué la manipulation et l’utilisation de la matière brute et de l’objet ordinaire.

Ses mains, sa tête, ses bras et ses pieds ont pétri, porté, planté, foulé, tenu, aspiré… Leur enchaînement a structuré ses performances sur la base des vases communicants et du déplacement. A mesure que son corps se dépense, l’artiste en entrave le mouvement. Dans un lieu confidentiel ou peu accessible, sauf quand il s’agit d’une performance publique, ses actions sont toutes pensées, réalisées et cadrées en fonction de la vidéo qui les filme, en plan fixe. L’atmosphère silencieuse doit être propice à la concentration.

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Claude Cattelain, Radoub, vidéo 16/9, 2 h 20 min, 2016

Certaines d’entre elles sont dangereuses. Tout est pourtant calculé pour donner au caractère performatif une réelle existence et une réelle consistance. Le spectateur peut être mal à l’aise devant ses prises de risques, notamment quand, au bord d’une toiture terrasse, son dos défie le vide. Il peut aussi être admiratif devant une telle constance et une telle pugnacité. Et puis il est aussi amusé devant des performances plus légères et absurdes ou ému et bouleversé quand le corps de l’artiste se soumet à des épreuves presque inhumaines. Dans la série des Vidéos hebdomadaires, Claude Cattelain suit une consigne qu’il s’impose : aspirer des fleurs de pissenlits dans un jardin, remplir une bassine d’eau sur ses jambes jusqu’à ne plus pouvoir la porter, s’endormir devant la caméra pour se voir rêver, s’entourer le visage de scotch et ne respirer que grâce au tuba lui-même prisonnier du ruban collant… En digne héritier de Vito Acconci, Bruce Nauman ou Matthew Barney, seules les limites de son corps définissent ses actions selon un scenario qu’une simple phrase peut décrire. Elles rappellent les task movements des danseuses Anna Halprin ou Trisha Brown pour qui porter une chaise ou souffler au milieu d’une clairière étaient des gestes chorégraphiques aussi importants que la danse du vol d’un oiseau.

Depuis quelques années, aux côtés de la vidéo, le dessin est l’autre espace de ses performances.

Le papier est devenu la surface qui enregistre et conserve les mouvements de son corps. Dans les dessins à combustion, il s’allonge sur une feuille de canson un peu plus grande que lui et trace dans le noir à la seule lumière d’une allumette qui lui sert de crayon les contours de sa silhouette. Malgré une certaine maîtrise de la technique, l’artiste voit peu et mal ce qu’il est en train de faire. Ses autres sens sont bien plus en éveil et ce sont ses sensations qui guident sa main. Le toucher et l’odorat orientent l’allumette l’éloignant tour à tour de la peau ou du papier pour éviter les brûlures.

Plusieurs positions successives du corps sur la feuille multiplient les tracés et viennent perturber la lisibilité du dessin. Ce n’est qu’après quelques minutes que les traits deviennent des lignes colorées et que le dessin, redressé à la verticale, se révèle tel le tirage d’une photographie. Même si le geste préexiste au dessin, l’expérience ne sera traduite en une forme plastique aboutie que si les chevauchements, les épaisseurs et les traces noires ou brunes auront acquis pour l’artiste une valeur artistique.

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35, avenue de la Terrasse

91260 Juvisy-sur-Orge

T. 01 69 57 82 50

Site officiel

Horaires

Du mardi au samedi de 14h à 18h
Et sur rendez-vous

Tarifs

Accès libre

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L’artiste

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