Lothar Hempel — The Story of The Old New Girls

Exposition

Peinture

Lothar Hempel
The Story of The Old New Girls

Passé : 12 mai → 23 juin 2012

Capture d e cran 2012 05 15 a 17.38.00 1 grid Art et théâtre : Archipels hybrides À la croisée du spectacle et de l’exposition, l’art contemporain appelle, par sa démarche intermédiale, à une mise en perspective des débats esthétiques depuis soixante ans. Une posture critique nouvelle redéfinit le rôle du public et les enjeux des institutions.

Pour sa quatrième exposition personnelle à la galerie Art : Concept, Lothar Hempel présente une toute nouvelle série de peintures mêlant huile, crayon, collage, acrylique, impressions, tâches, gouttes, griffures, effusions, dégoulinures et débordements. Des peintures intrigantes pleines de signes non intentionnels résultent de couches multiples apposées par l’artiste qui nous embarque dans une histoire que nous ne connaissons pas, celle de ces Old New Girls.

Qui sont-elles ? Sur une des peintures, on peut voir une silhouette élancée, le regard perdu dans un ailleurs qu’on ne voit pas. Est-elle mannequin ? Vient-elle de l’Est ? Vit-elle à l’Ouest ? Sur une autre apparaît une petite fille de la tribu Hmong cachée dans les épaisses feuilles d’une forêt tropicale aux allures de trip psychédélique. Se cache t-elle de sa vie harassante d’enfant du Triangle d’Or cultivant l’opium destiné au plaisir furtif de l’occidental qui la regarde ? Est-elle une enfant qui vit dans un univers délabré ou juste l’image d’une publicité pour une Ong ou un voyage de rêve au bout du monde ?

Lothar Hempel puise son inspiration dans l’histoire allemande, dans la New Wave californienne, dans la tragédie grecque, dans la culture païenne, dans la musique et le cinéma. Ce qui lui importe n’est pas tant la référence en tant que telle et prise pour ce qu’elle est ou ce qu’elle véhicule dans la société occidentale contemporaine mais plutôt une sorte de réappropriation de ces images, de ce réel afin de le faire circuler dans son univers et de se l’approprier. Ses œuvres sont chargées émotionnellement et plutôt que de nous livrer tel quel un concept de départ, elles nous placent face à un souvenir qu’on aurait oublié ou perdu et que nous sommes sur le point de retrouver, engendrant ainsi tout un possible d’interprétations propres à chacun dans une sorte de cheminement entre réalité et rêve. Lothar Hempel crée une cosmogonie complète avec ses figures, ses objets et son environnement dans lequel il confond le verbal et le visuel et combine presque violemment des médiums auparavant distincts.

Car les peintures de Lothar sont comme maltraitées et deviennent une réminiscence du vandalisme urbain. Elles font à la fois référence aux panneaux publicitaires et en même temps elles ont leur propre histoire, leur propre récurrence. Pour Lothar, ces femmes, ces Old New Girls sont un seul et même groupe qui n’appartient à aucune narration ponctuelle. Elles ont toujours été là, depuis le début, mais elles vivent et survivent dans une sorte de réapparition constante. Elles sont, dit il, « comme les oiseaux qui migrent du nord au sud dans un mouvement perpétuel à la fois nostalgique et symbole de renouveau ». Confirmant l’idée de Lili Reynaud Dewar selon laquelle « le travail de l’artiste met en scène des forces vives qui échappent à la normalisation », on peut voir dans ces Old New Girls non pas des personnages mais plutôt des représentations de principes voire même des objets ou des accessoires nécessaires à la compréhension de cet ensemble métaphorique. Des peintures objets ? Des femmes accessoires ? Des personnages qui deviennent une sorte de toile de fond, de décorum d’un autre spectacle : le nôtre.

Le travail de Lothar Hempel se situe entre surréalisme et primitivisme, entre narration et formalisme, entre rêve et folie, ethnologie et psychanalyse. Et dans cet imbroglio conceptuel relié à une ambiguïté géographique qui nous laisse sans repères, difficile de savoir où sont allées ces Old New Girl. Sur le toit d’un parking à la vue des oiseaux et des aléas du temps, tel le panneau publicitaire attendant qu’on le remplace ? A l’arrière plan d’un clip musical dans lequel se dandinent d’autres femmes ? Ce qui est certain, c’est qu’elles ne sont pas figées, elles sont faites de vérités inéluctables, de souvenirs, de projets, d’expériences intimes, d’hallucinations et ont pour cause l’affinité naturelle de nos idées, nous permettant de créer notre propre histoire.

Aurélia Bourquard
03 Le Marais Zoom in 03 Le Marais Zoom out

4 passage Sainte-Avoye

75003 Paris

T. 01 53 60 90 30 — F. 01 53 60 90 31

www.galerieartconcept.com

Rambuteau

Horaires

Du mardi au vendredi de 10h à 18h
Les samedis de 11h à 19h

L’artiste