Pasolini Roma

Exposition

Dessin, film, peinture, photographie

Pasolini Roma

Passé : 16 octobre 2013 → 26 janvier 2014

Cinéaste de premier ordre, Pier Paolo Pasolini fut aussi poète, linguiste, romancier, dramaturge, peintre intimiste et homme engagé. Il fut l’un des intellectuels les plus actifs et l’un des personnages les plus controversés de la société italienne d’après-guerre.

Approcher Pasolini dans ses rapports avec la ville de Rome, c’est entrer de plain-pied dans tout ce qui le constitue et le définit : la poésie, la politique, le sexe, l’amitié, le cinéma. Pour lui qui a vécu sa jeunesse dans le Frioul et à Bologne, Rome ne sera jamais un simple décor ni même un simple lieu de vie. Pour l’homme comme pour le poète, Rome a eu une existence physique, charnelle, passionnelle. Il a connu avec elle une grande histoire d’amour, avec toutes ses étapes : le lyrisme et l’angoisse de la rencontre, les déceptions, les trahisons, les sentiments de haine et de passion mêlés, les phases d’attraction et les phases de rejet, les phases d’éloignement et de retour. Rome a aussi été pour le Pasolini polémiste, analyste de l’évolution de la société italienne, le principal sujet d’observation, son champ permanent d’étude et de réflexion. Mais surtout, il y a une Rome d’avant et d’après Pasolini. Ses écrits et ses films ont créé un nouvel imaginaire de la capitale italienne. Pasolini ne s’est pas contenté d’intégrer la ville comme toile de fond de ses romans et de ses films, il a « refondé » Rome par la littérature et le cinéma. Il a donné une existence et une dignité littéraire au langage romanesco qui, grâce à lui, est entré dans la culture littéraire italienne.

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Pier Paolo Pasolini, Orson Welles et Pier Paolo Pasolini sur le tournage de Rogopag, 1962 © Reporters Associati — Roma

Pasolini a tourné ses premiers films à Rome, mais le décor d’Accattone et de Mamma Roma est d’abord celui des « borgate » populaires où il a vécu et travaillé lors de son arrivée dans la capitale, là où vivent les pauvres, les marginaux, les derniers des « innocents », les sous-prolétaires solaires : un espace urbain précaire, bricolé, méprisé des architectes et des urbanistes, auquel il s’est efforcé d’insuffler grandeur et lyrisme par un filmage sacralisant inspiré des matrices figuratives de la première Renaissance.

L’exposition Pasolini Roma propose un parcours chronologique découpé en six sections, scandant les grandes phases de son rapport à Rome à partir de son arrivée dans la capitale en 1950. Elle explore les sites pasoliniens de sa vie, de ses écrits et de ses films, en passant par les relations amicales du cinéaste avec les poètes et intellectuels de son époque — Elsa Morante, Alberto Moravia, Attilio Bertolucci — et ses relations amoureuses. On y trouve de nombreuses photographies, archives, documents, extraits de films, archives audiovisuelles, peintures et dessins réalisés par Pasolini lui-même, ainsi que des œuvres d’artistes italiens des années 60 et 70 dont il aimait le travail. Le parcours du visiteur y est scandé par des murs-écrans montrant des plans de Rome aujourd’hui, et des cartes d’époque qui permettent de suivre à la trace l’évolution des rapports géographiques concrets de Pasolini avec la grande ville vaticane.

Alain Bergala, co-commissaire de l’exposition
Cinémathèque française Centre d’Art
Plan Plan
12 Paris 12 Zoom in 12 Paris 12 Zoom out

51, rue de Bercy

75012 Paris

T. 01.71.19.32.32

www.cinematheque.fr

Bercy

Horaires

Les lundis, du mercredi au samedi de midi à 19h
Les dimanches de 10h à 20h
Nocturne les jeudis jusqu’à 22h
Fermeture le mardi

L’artiste

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