Silvia Bächli

Exhibition

Drawing

Silvia Bächli

Past: April 10 → May 22, 2010

La Galerie Nelson-Freeman est heureuse de présenter la quatrième exposition personnelle de Silvia Bächli.

Silvia Bächli est née en Suisse en 1956. Elle vit entre Bâle et Paris, et explore depuis une trentaine d’années toutes les possibilités du dessin. Cette technique souple et immédiate lui permet de traduire plus intensément que toute autre technique la fugacité de l’instant. En prenant pour point de départ le corps et ses mouvements, Silvia Bächli investit tout ce qui est du domaine du ressenti. Elle met ainsi en évidence une réalité faite de fragments, de frôlements. Elle se désintéresse du grandiloquent pour privilégier les détails, le petit, l’infime. « Je cherche à flairer les traces des mots que l’on a sur le bout de la langue sans que l’on puisse les nommer exactement. »1

Son œuvre s’articule autour de thèmes et de motifs récurrents : lignes droites ou courbes, motifs en damier, extraits de textes, paysages, fragments de corps. Il n’y a cependant pas de volonté de figuration ou d’abstraction. « Des lignes croisées peuvent être des étoiles, des lignes de la paume de la main (…) Il est possible que l’on sente ressurgir le figuratif même s’il n’y a que peu de signes qui l’indique avec certitude. »1
Si le dessin constitue véritablement le cœur de sa production artistique, la photographie prend depuis quelques années une place plus importante dans son travail. Les photographies, généralement des vues de paysages sauvages, révèlent une composition et un cadrage similaires à ceux des dessins.

Chez Silvia Bächli, le processus s’élabore en plusieurs temps. Celui de la création tout d’abord : l’artiste produit une grande quantité de dessins, qu’elle réalise avec une palette de couleurs et de formes restreintes. Elle travaille principalement à la gouache, dans des tons de camaïeux de gris. Depuis peu, la couleur fait également son apparition dans son œuvre. Imprégnée de ses séjours en Finlande et en Islande, l’artiste utilise exclusivement des couleurs qui évoquent les paysages nordiques, des gammes chromatiques allant du bleu pâle aux couleurs terres. Ensuite, l’artiste opère une sélection parmi ses dessins. « Dessiner, c’est essayer, chercher, ramasser, jouer, rappeler, se souvenir, inventer. Puis, dans un deuxième temps, sélectionner, supprimer, vérifier. »1 Vient enfin le temps de l’accrochage. Cette étape fait partie intégrante de son travail. Elle tient toujours compte de l’espace et de ses spécificités. Les petits formats sont accrochés individuellement ou en ensembles. La distance entre les dessins est aussi importante que les œuvres elles-mêmes, jouant le même rôle que la ponctuation en poésie ou les pauses en musique. Depuis 1996, elle montre également ses dessins dans des tables-vitrines. Ce dispositif lui permet de créer des rapprochements entre les œuvres, des familles, des collections en fonction de la récurrence de certains motifs ou de certains liens. « Les ensembles sont composés de multiples parties et ressemblent aux notations d’un chant grégorien. Ce sont des chants à plusieurs voix. II y a des simultanéités et des fusions, des pauses, des hordes, des échos. C’est la manière dont je conçois le monde : différentes strates qui se teintent mutuellement. »1

Pour cette nouvelle exposition, Silvia Bächli développe une série initiée en 2006. Il s’agit de grands formats qui donnent à voir une succession de lignes parallèles dans une grande variété de densité de gris et de noirs. Pour les réaliser, elle s’installe au sol au milieu de la feuille et trace au pinceau de longs traits sans pause ni reprise. Le corps de l’artiste est ainsi directement engagé, sa résistance, ses limites conditionnent le résultat.
Au côté de cette série, l’artiste expose des photographies réalisées en 2008 durant un séjour en Islande. Durant plusieurs mois, parallèlement à la réalisation des dessins destinées à la Biennale de Venise, l’artiste a photographié les paysages enneigés de Seydisfjödur. Pour Silvia Bächli, ces grandes étendues immaculées sont comme des pages blanches d’une absolue sérénité. « L’hiver étendu et neigeux m’a mis les images sous le nez, je n’ai eu qu’à les ramasser. »1
Le premier étage de la galerie accueille une installation à l’atmosphère totalement différente : elle est composée de dessins plus anciens de petit et moyen formats de différentes factures. Un grand dessin de lignes y fait face en contrepoint.

Silvia Bächli a représenté la Suisse lors de la dernière Biennale de Venise (Pavillon Suisse, Giardini, juin — novembre 2009). Elle y a présenté l’installation das (to Inger Christensen), en hommage à l‘auteure danoise récemment disparue, constituée de trente-trois dessins et photographies, ainsi qu’une série de tables-vitrines.
De nombreuses expositions personnelles lui ont été consacrées au sein d’institutions majeures, notamment en en 2007 au cabinet d’art graphique du Centre Georges Pompidou (Paris) et au musée Serralves (Porto) ainsi qu’en 2006 au MAMCO (Genève),

1 Extraits de l’entretien avec Silvia Bächli, par Anaël Pigeat et J.Emil Sennewald, in Roven n°3, mars 2010.

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