Sur la mauvaise pente

Exposition

Dessin, installations, nouveaux médias, techniques mixtes...

Sur la mauvaise pente

Passé : 22 juin → 27 juillet 2013

Nouvelles Vagues C’est l’événement phare de l’été du Palais de Tokyo qui booste les commissaires sur la voie du questionnement de la mise en exposition. A cette occasion, la galerie de Roussan — parmi une trentaine de galeries retenues pour l’événement — invite la commissaire Nabila Mokrani qui choisit dans sa proposition intitulée Sur la mauvaise pente une ligne sans zig-zag. 50 projets sont à l’honneur dans cette programmation pour dessiner les contours possibles du devenir de l’art contemporain.

« Être sur la mauvaise pente indique une évolution qui ne correspond pas aux attentes morales d’une société. L’idée de pente évoque un passage périlleux et décisif. Celui-ci va déterminer un type de comportement qui pourra être jugé comme convenable ou à l’inverse hors norme. »

Source : L’internaute

Le mot du commissaire: Soyez les bienvenus!

« Il m’est venu de façon évidente que, la question de repenser le format traditionnel de l’exposition, autorisait enfin un affranchissement des règles du white cube — W.C ça sonnait « cheap » quand même — et prendre en considération l’architecture de la galerie, revisiter l’élément temps et l’environnement qui la sublime, son point de chute. D’un espace en forme unique, l’oeil et le corps sont désormais mobilisés dans un répertoire aux territoires ouverts et multiples : Mur, sol, plafond, vitrine, escalier, trappe, briques, intérieur, extérieur, horaires, jours d’ouverture, jours de fermeture, rendez-vous privés.

Si les espaces intérieurs de la galerie confèrent le plus souvent l’image de plans stables et nets, abritant une certaine hauteur sous plafond, laissant apparaitre de nobles poutres ou de l’acier en arc… Ronflante description du galeriste fier de ses repaires… Qu’en est-il de le repenser depuis le dehors ? De Belleville, ses trottoirs filants bas et hauts ? D’un point de vue instable en somme, du dehors mais dedans, non pas en dehors mais à l’intérieur, vous l’aurez compris, pour des œuvres déstabilisantes aussi.

Ainsi, repenser le format traditionnel de l’exposition à travers une scénographie, c’est partir du point de vue du sol — lieu d’où commence tout accrochage des œuvres — pour laisser grimper l’effet de vertige et défier un temps l’immobilisme des chairs. Dans cet échange de bonne manière en saluts et tensions, les points de vue s’inversent pour signifier à celui qui regarde, que se joue une redistribution des rapports à l’image, une écriture à sauts, à dos, à jambes croisées ou doigts dans le nez. Bref, la mauvaise pente nous maintient en scène et offre littéralement à l’acte de voir un hors champ manifeste.

Mes chers amis, vous n’avez pas besoin de consulter votre ophtalmo, ni de nettoyer vos lunettes ou encore de trouver une assise… chaque œuvre à son degré d’irrégularité, son effet de balance, sa force de déséquilibre. Bienvenue sur la mauvaise pente ! La pente est un élément glissant : ascendant et descendant à la fois, qui articule l’espace en voie de visibilité et de mobilité dans une logique d’accroche de la glisse, équipez-vous comme vous le pourrez.

Même si, rassurez-vous, des moments plus calmes sont prévus. Tenez par exemple, un sol droit s’étend par-là, même si d’un mur familier jaillit du bois, d’une trappe fermée s’ouvre l’éclat et de poteaux blanchis tombent des personnages rois. Après tout, le sol n’a-t-il pas la réputation d’accueillir des œuvres sans accroches ? Sculptures, installations et autres matières contemporaines y trouveront donc traditionnellement leur marque. Quant à l’humain, je n’en ai doute, il saura s’y retrouver.

Ouh, Ah, Rrrr, Ffffff, corps plié, tête rallongée– je m’imagine sur la pente.

Ah oui, je ne vous l’avais pas — assez — dit mes chers amis, vous êtes sur la mauvaise pente, alors, autant se fier aux éléments stables: galeristes et commissaire — oui, stables- seront là pour vous accompagner. Espaces et temps sont recomposés, le retard est donc toléré puisqu’il n’existe plus. Et si le partage d’un tel désordre pouvait parfois revêtir de bons cotés ?

Vous me diriez — j’imagine — Expérimentons-les! »

— Nabila Mokrani

Galerie de Roussan Galerie
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10, rue Jouye-Rouve

75020 Paris

www.galeriederoussan.com

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