Wang Yu

Exposition

Peinture

Wang Yu

Passé : 7 janvier → 25 février 2017

Wang Yu est née en 1973 à Xuzhou, une ville située au nord-est de la province chinoise de Jiangsu. Son père Sun Ke Chen est directeur de l’école primaire et sa mère Wang Zhong Ying y est professeur. Enfant elle préférait dessiner que de jouer avec ses deux grandes sœurs. Très jeune elle manifeste son intention de devenir artiste ou architecte. Elle opte finalement pour le premier choix et suit les cours de l’institut des Beaux-Arts de Nanjing où elle s’intéresse particulièrement à l’art occidental et étudie Léonard de Vinci, Michel-Ange, Matisse et Picasso (1991-94). Elle pratique la gravure et participe en 1994 à la 12e exposition de gravure chinoise du Musée des Beaux-Arts de Shenzhen. En 1976, elle décide à la surprise générale de prendre le nom de sa mère et se fait appeler désormais Wang Yu.

Diplômée des Beaux-Arts de Nanjing, elle montre ses premières œuvres au Jiangsu Museum (1998) et l’année suivante après avoir reçu un master degree de l’institut des Beaux-Arts de Nanjing en gravure, elle commence à enseigner aux Beaux-Arts de Shanghaï. Mais elle se sent irrésistiblement attirée par les peintres modernes et décide de partir pour Paris où elle arrive le 29 août 2001. Elle obtient un DEA en arts plastiques à Paris I (Sorbonne) en 2003 et fréquente assidûment les musées. Désormais livrée à elle-même, elle découvre aussi que Paris, la « Ville Lumière », n’est plus comme dans les années 1930 la Mecque des peintres. Mais qu’importe, car Wang Yu peut librement se livrer à des recherches personnelles qui n’ont que peu de rapports avec les écoles et les mouvements artistiques occidentaux auxquels on pouvait s’attendre de la part d’une jeune peintre chinoise ayant de solides connaissances académiques.

Les anges de Wang Yu se présentent dans leur nudité androgyne, la peau d’une blancheur laiteuse, comme un double de la figure humaine. Ce body double pour reprendre le titre d’un film « hitchcockien » de Brian de Palma (1984) est représenté sans réel modelé mais cependant avec une épaisseur sensible qui lui donne une indéniable présence, laquelle apparaît néanmoins mystérieuse par l’impression qu’elle donne d’immatérialité. Wang Yu est parvenue à ce résultat après plusieurs années de recherche ainsi qu’elle me l’a précisé : « Ce que j’ai appelé Le Départ des Anges se décline en trois parties : « Le départ », « Au revoir la lune », et « Bonjour le monde ». Cela me permet de développer en profondeur une réflexion sur la nature humaine. Chaque individu est arrivé beau comme un ange, il porte en lui ses idéaux et ses désirs, il chemine au long de sa vie en affrontant aussi bien sa propre nature complexe que celle des autres et l’univers qui l’entoure. Ces anges-humains sont mis en scène dans un monde céleste et terrestre à la recherche de la vie qu’ils désirent.

Je veux représenter le corps, cette chair riche de sensations, de sensibilité et de sentiments qui nous offre inépuisablement bonheur, plaisir mais aussi tristesse et tourments… Pour creuser la nature de ce mystère et la représenter telle que je la ressens, en mai 2007, en abandonnant les techniques picturales courantes, je me suis lancée dans un processus de recherche d’une chair qui paraisse palpable, qui « vive » sur la toile, en cherchant à composer une matière translucide brillante et moelleuse pour représenter celle-ci. Au début, j’avais utilisé du vernis industriel, puis j’ai mélangé du vernis acrylique beaux-arts et du médium acrylique. En 2014 j’ai obtenu le précieux soutien technique d’un grand fabriquant américain, Golden Artists Colors, qui me prépare un Skin Tone, medium acrylique sur mesure. Après un an de recherches de texture, de couleur et de brillance, une représentation d’une chair palpable apparait ainsi sur toile : moelleuse, translucide, satinée-brillante, épaisse et vivante. ».

Arrivés sur terre, l’humanité des anges prend le dessus. Certains sont même tatoués. D’autres sont plongés dans l’eau comme dans un bain qui ne semble pas les mouiller.

Si certains sont nés de l’imagination de l’artiste, d’autres peuvent aussi transmettre — et c’est bien là une éminente fonction angélique — une réalité violente, voire politique. Ainsi L’Ange au pied du mur exprime une indicible souffrance, comme L’Ange de la Place Tahrir : « Cette peinture m’a été inspirée par une photographie parue dans Libération en novembre 2011. Elle représente un manifestant blessé que l’on porte pour l’évacuer de la place Tahrir au Caire pendant le Printemps Arabe et elle porte comme titre « Jésus de Tahrir ». C’est une image qui m’a profondément touchée à l’époque où je suivais ces évènements tous les soirs devant la télévision. Alors j’ai dessiné ce jeune homme nu avec sur sa peau des mains aux expressions subtilement différentes dans une posture semblable à celle du Christ lors de sa descente de croix. ».

Bernard Zürcher
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