Adam Chuck
L’érotisme des images produites par Adam Chuck tient à leur extrême ambiguïté. En effet, s’il s’inscrit dans la tradition de représentation du nu masculin au XXème siècle, l’artiste trouble malicieusement les frontières entre image intime et publique, entre peinture et photographie, entre classicisme et modernité.
En prenant pour modèle non des corps abandonnés devant le regard désirant du peintre, mais des autoportraits photographiques destinés à la séduction et glanés dans les limbes d’Internet, Adam Chuck reprend à son compte la technique du found footage. Mais, sous ses coups de pinceau, prise dans l’épaisseur de la matière picturale, l’image numérique — diffusable et reproductible à l’envi — se réchauffe, s’incarne, se fait rare et précieuse.
La représentation de ces corps, de ces postures et de ces situations érotiques échappe alors à la simple exhibition narcissique pour donner corps à une image charnelle, pétrie d’une sensualité à fleur de peau.