Alice Anderson
Alice Anderson, artiste franco-britannique est lauréate du Prix Sam, qu’elle remporte en 2023 pour un projet en cours, Solidarité avec les nonhumains, ensemble à l’ère de l’anthropocène dans lequel elle prévoit de se rendre au Brésil, inspirée par Ailton Krenak, chef indigène de l’état du Minas Gerais et descendant de l’ethnie Krenakpour une série de de lectures et de performances collectives. Une forme de réponse, selon l’artiste à l’appel lancé aux lecteurs de son livre Défendre quelques idées pour retarder ce début de fin du monde…
« Danser signifie trouver la Nature en soi. »
La démarche singulière d’Alice Anderson, liant l’art et la danse, évoque les chorégraphies novatrices de Mary Wigman, Loïe Fuller et Isadora Duncan ; l’art cinétique du Bauhaus ; ou encore les travaux de Nicolas Schöffer, qui tentait de créer des interactions entre la machine et l’humain, le robot et le danseur. […]
Ses œuvres ne constituent pas des « tableaux » au sens traditionnel du terme, mais des « Danses Géométriques » de tailles différentes réalisées de diverses manières, le sous-titre indiquant parfois l’objet ou le matériau ayant laissé sa forme ou son empreinte. […]
Alice Anderson entretient une relation particulière avec les objets, qu’elle considère comme des « entités non humaines ». Elle étudie et impose à la mémoire collective tous les outils de la technologie moderne, y compris les batteries d’ordinateur, les téléphones, les piles alcalines, les drones, les disques durs, et même les boîtes d’emballage, en les enveloppant de fils de couleur cuivre ou en laissant leur empreinte sur une toile. Lorsqu’elle travaille avec ces fils, elle utilise des gestes lents et imprime la marque à travers des mouvements de danse, seule ou en groupe, restaurant ainsi un lien entre le vivant et le matériel, l’humain et le non-humain. […]
L’artiste affirme ne pas se soucier des résultats visuels ou de l’aspect esthétique des œuvres. Ce qui compte pour elle, c’est la relation physique avec son environnement : le motif résulte de l’énergie d’un corps en mouvement. Le statut matériel de ces « tableaux » est ainsi ambigu. Bien qu’ils évoquent des peintures abstraites gestuelles, voire des peintures en dripping, ce sont en réalité des traces de performances dont les motifs sont aléatoires, tout en témoignant d’une forte intensité et d’une esthétique cohérente. […]
Ainsi, Alice Anderson se connecte aux pratiques chamaniques et anciennes, soulignant sa connexion avec les êtres vivants tout en intégrant les nouvelles technologies. […]
La démarche d’Alice Anderson incarne cette dichotomie entre l’intelligence artificielle, les nouvelles technologies et la culture ancestrale. Elle adopte l’écoféminisme, qui relie les droits des femmes à la préservation de la nature. […]
En poétisant les objets, par l’énergie du mouvement collectif, par le souffle des danseurs et par la lente cérémonie de ses performances, l’artiste tente de trouver une troisième voie entre la science et l’art, renouvelant ainsi à la fois le langage de la danse et le langage des arts visuels.
Marie-Laure Bernadac, The Dance of Art, the Dance of Life, extraits du texte écrit pour la galerie Almine Rech, Londres, à l’occasion de l’exposition Alice Anderson
HUMAN / NON-HUMAN INTERACTIONS, 2022 — Traduction : Slash.
Alice Anderson
Contemporain
Installations, nouveaux médias, performance, sculpture, techniques mixtes
Artiste née en 1972.
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