Bertrand Planes
Bertrand Planes détourne les objets et les pratiques usuelles afin de révéler de nouvelles fonctionnalités. Son travail résulte souvent de la combinaison de deux univers étrangers qu’il s’évertue à connecter. Critique sur les technologies et les sciences, son travail sollicite souvent l’outil informatique et la collaboration de scientifiques.
A la fin de ses études, autour de son travail de recherche sur la notion de non-marque, il crée en 1999 avec Barbara Vaysse la griffe de vêtement Emmaüs — un label amovible, dont la signature avec son président de l’époque Martin Hirsch et les défilés organisés par la suite trouvent écho dans la presse nationale et internationale. Il considère alors le vêtement comme un matériau brut, et propose la matière vestimentaire non utilisée par l’association Emmaüs à de jeunes stylistes. Il organisera des défilés-performance pendant plusieurs années en envisageant le vêtement comme support à cette idée de non-marque.
S’interrogeant sur l’effet subliminal que pourrait avoir la compression vidéo numérique il développe avec Christian Jacquemin DivxPrime un encodeur vidéo permettant d’insérer et de maitriser des bugs graphiques liés à l’algorithme.
Il met au point et brevète un vibromasseur audio, un vibromasseur connecté à une prise jack audio: les vibrations sont la retranscription fidèle de la source sonore. Il organise par la suite plusieurs live, certains diffusés sur Paris Dernière, pendant lesquels il expérimente des fréquences auxquelles le corps pourrait être sensible. Il développera ensuite sa recherche afin de proposer sous forme quantifiée une base de données permettant l’accès à l’orgasme.
Invité en 2005 à représenter la France à la Biennale de La Paz, il propose Mar:3D en réponse à la perte de l’accès à la mer de la Bolivie au profit du Chili pendant la guerre du pacifique: Il imagine un système de projection relief permettant l’insertion de l’ombre du spectateur en temps réel qu’il met au point avec le CNRS. Il invite ensuite plusieurs boliviens à se rendre à Antofagasta — ancien port bolivien — pour choisir et capturer en vidéo un plan séquence du rivage. De retour en Bolivie, il associe l’ensemble pour la présentation du projet sous forme d’installation immersive résolument critique sur la faculté qu’a la machine à remplacer le naturel.
Dernièrement il imagine et réalise la Life Clock présente desormais dans la collection Antoine de Galbert, une horloge dont le mécanisme est ralentit 61320 fois afin que l’aiguille des heures ne fasse un tour de cadran que tout les 84 ans , soit un tour dans une vie, en se basant sur l’espérance de vie la plus élevée.