Denis Brun
L’Eldorado De La Méduse est une installation gonflable que j’ai au préalable présentée en 2014 à Marseille sur le plan d’eau du Parc de la Maison Blanche à Marseille lors du Festival des Arts Éphémères. Un cartel avec un QR code était affiché sur les rives du plan d’eau afin que les visiteurs puissent écouter la bande son liée à l’installation, sur leur smartphone.
Durant le vernissage de l’exposition, une enceinte active posée sur le radeau, diffusait également en live la bande son
L’étape suivante consistait à présenter cette installation dans un espace fermé, galerie ou musée.
Cette opportunité s’est présentée lors de ma collaboration avec Vidéochronniques.
J’ai un peu modifié l’installation par rapport à l’œuvre originale, en rajoutant des personnages gonflables “dégonflés” représentant clairement des cadavres,
J’ai aussi collé derrière le radeau, sur le mur du fond de la galerie, une affiche couleur de 2 mètres de diamètre, réalisée d’après l’agrandissement d’un dessin/collage sur napperon en papier (La Montagne Joyeuse — Collage, crayon et aquarelle sur napperon en papier — diamètre : 34cm — 2015). J’ai voulu créer une dynamique entre l’installation au sol et le “paysage mural” au travers duquel le spectateur peut en quelque sorte, se mettre en perspective.
L’Eldorado de la méduse
Tout le monde grandit, non ? pas vous ? A vrai dire, Alice n’avait pas trop pensé à sa reconversion dans le monde des adultes après son retour de voyage au Pays des Merveilles, mais c’était sans compter avec le hasard des rencontres puisqu’un jour, ou plutôt une nuit… Alors qu’elle rentrait d’une soirée spiritisme chez une amie de lycée (oui… elle était lycéenne, mais comme elle rêvait beaucoup, elle n’aurait pu réellement vous décrire l’établissement scolaire où elle était censée passer le plus clair de son temps, ni les matières qu’elle y étudiait). Elle rentrait donc de cette soirée mais n’avait déjà plus aucun souvenir, à part cette liasse de grosses coupures de billets de banque dans la poche de sa robe de dentelle noire déchirée… Alice avait une mémoire très sélective et s’embarrassait peu de l’ennui mortel du quotidien qu’elle chassait loin dans son inconscient par des voies plus ou moins légales ou pénétrantes, à grands coups de subterfuges chimiques. Elle essayait en fait de rentrer chez elle mais elle ne savait pas trop où se trouvait sa demeure, ni d’ailleurs, si elle était dans la bonne ville… n’aurait-il pas fallu qu’elle prenne un train, un bus ou un avion pour rentrer à la maison… ? Une vague sensation que tout allait à peu près bien la portait, mais bon sang que foutait-elle ici, en pleine nuit ?
Normalement, à cette heure-ci, une jeune fille de bonne famille dort dans son lit douillet, protégée par de grands murs solides et rassurants. C’est ce que sa mère lui disait tout le temps… mais à quoi ressemblait-elle cette mère, déjà… ? Il y avait une bonne odeur de chewing-gum, de bonbon à la fraise et… de fuel, dans cette ruelle qu’elle avait pourtant l’impression de connaître. L’odeur du carburant à bateau se faisait plus présente à mesure qu’elle avançait en essayant de marcher droit, avec ses platform shoes qui pesaient une tonne et qui ne faisaient aucun effort pour avancer toutes seules. La pauvre Alice devait faire tout le travail sous le regard anesthésié de la chaussure gauche et amusé de la chaussure droite qui étaient en réalité de faux jumeaux hermaphrodites. Soudain, une forme, ou plutôt trois formes humanoïdes semblèrent se détacher du brouillard pailleté et kaléidoscopique qui irisait le champ de vision de notre jeune amie. On aurait dit… mais oui c’était bien Laura Palmer et… Eric Northman accompagné par Bill Compton qui venaient juste de quitter la 7ème saison de True Blood. Sans plus tarder, après les présentations d’usage inhérentes à leur statut social, le trio infernal proposa à Alice de les suivre en radeau dans leurs aventures modernes primitives. Pourtant on était pas sur l’eau… ou peut-être que si… nalement… Un mystérieux tweet annonçait que Peter Pan et les Enfants Perdus (ceux qui avaient survécu au passage à l’âge adulte) avaient acheté un vaste terrain en Colombie pour y construire une immense fabrique de con series magiques. Alice, médusée, accepta de partir pour cet Eldorado.
Denis Brun
Denis Brun
Contemporain
Art urbain, céramique, collage, installations, nouveaux médias, peinture, performance, photographie, porcelaine, sculpture, son - musique, techniques mixtes, vidéo
Artiste français né en 1966 à Désertines , France.
- Localisation
- Marseille, France
- Site Internet
- Site officiel
- Thèmes
- Abstraction, absurde, acoustique, adolescence, affiches, artificiel, assemblage / accumulation, atelier, autoportrait, bestiaire, chaos, cinéma expérimental, contextuel, culture populaire, détournement, documentaire, écriture / langage, enfance, environnement urbain, experimentation, fonctionnalisme, haute couture, imagerie populaire, inconscient, internet, ironie, liberté, méditation, mode, nature, nostalgie, onirisme, peinture / sculpture, pop art, provocation, ready-made, récupération, rock, science fiction, société, subculture, texte, textile, transgression, travail, ville, voyage