Douglas Gordon
Depuis plus de dix ans, Douglas Gordon s’attache aux fonctionnements et dysfonctionnements de la mémoire à travers l’image et le langage. List of Names, initiée en 1990, offre une énumération à l’infini des rencontres dont il garde le souvenir.
Dans un va-et-vient entre mémoire collective et personnelle, l’artiste s’approprie des éléments de la culture populaire : télévision, musique, cinéma surtout. L’œuvre Single room with bath (1998) plonge le visiteur dans un lieu métaphorique d’une expérience mentale et physique ambigue.
Déjà-vu (2000), une œuvre inédite, juxtapose trois projections légèrement désynchronisées (23, 24, 25 images par seconde) du film DOA de Rudolph Maté (1949-50), dont les images sont renvoyées à une virtualité décuplée par les miroirs. Au bout d’un long couloir au cœur d’une spirale, la projection vidéo 24 Hour Psycho (1993) génère, dans un ralenti du film Psychose (1960) de Alfred Hitchcock, une temporalité distendue où la perte de la narration autant qu’elle frustre engendre une réalité neuve et inattendue, d’une densité prégnante.
Dans « l’aquarium » enfin, Words and Pictures (I & II) de 1996 proposent une sélection de films du début des années soixante, comme « images résiduelles d’un temps prénatal » surgissant de façon volontaire ou inconsciente. Sheep and Goats constitue une mise en abîme où temps dilaté, dédoublement, démultiplication du virtuel et du réel dans les multiples reflets de miroirs, contribuent à créer un univers plastique et mental entre fascination et angoisse, désir et aversion.
Douglas Gordon
Contemporain
Film, vidéo
Artiste britannique né en 1966 à Glasgow, Royaume-Uni.
- Localisation
- Berlin, Allemagne
- Thèmes
- Langage, mémoire