Elodie Lesourd
Tel un chercheur fanatique ou un collectionneur maniaque, Elodie Lesourd accumule les vues d’exposition de ses collègues artistes qui ont utilisé, ici, une guitare Fender, là, un amplificateur Marshall, ailleurs, une batterie Tama ou des références moins directes à l’univers du rock (sans préférence de style). Elle invente, au milieu des années 2000, un terme qui explique à la fois son style et son sujet : l’hyperrockalisme, mélange d’imagerie rock’n’roll et d’hyperréalisme pictural. Les vues d’expositions « officielles », publiées dans les catalogues ou magazines, sont peintes par l’artiste, avec l’agrément de l’auteur original, de manière à ce que les objets présents dans l’image sont représentés «grandeur nature». Elodie Lesourd, qui se compare alors à un nécrophage, permet à celui qui regarde ses tableaux de se confronter physiquement à une exposition morte, disparue. Elle choisit d’ailleurs, pour ses vues d’origine, les photographies où aucune présence humaine n’est décelable : seuls les beaux objets, les guitares rutilantes, occupent le devant d’une scène silencieuse.
L’artiste s’intéresse à la réception du rock dans l’art contemporain mais, aussi, à la façon dont on documente et publie celui-ci. Ses peintures sur bois, matériau volontairement pauvre qui la rapproche d’une certaine culture Do-It-Yourself rock, sont parfaitement fidèles à l’image d’origine et donnent une deuxièmes vie à des installations qui ont cessé d’exister le jour de leur finissage.
Peu à peu, Elodie Lesourd produit une véritable anthologie (elle dit avec plaisir « ontologie ») de l’histoire du rock dans l’art contemporain. Un travail de commissaire d’exposition ?
— Art My Religion, catalogue de l’exposition « La belle peinture est derrière nous », 2010
Elodie Lesourd
Contemporain
Peinture
Artiste française née en 1978 à Paris, France.
- Localisation
- Paris, France
- Site Internet
- www.elodielesourd.com
- Thèmes
- Conceptuel, rock