Gerhard Doehler
Ces formes n’évoquent en elles-mêmes rien de particulier, ne renvoient à aucun objet, à aucune fonction, qui permettrait de les identifier ou même de les comparer. Elles s’imposent par l‘évidence de leur état, de leur présence et constituent en quelque sorte des modèles archétypaux, et ne semblent être là que comme support de couleur et de lumière.
Les couleurs se réduisent à quelques traits, à des surfaces finalement assez réduites, parfois même, au premier abord, on ne les voit pas même si on les perçoit. Pour donner ces vibrations amenées par la couleur et la lumière qui émanent de ses cercles, l’artiste passe par un travail qui suppose une exécution rigoureuse. La peinture acrylique est projetée au pistolet, les couches successives de vernis sont poncées. Ces opérations répétées plusieurs fois, permettent alors d’offrir à la couleur, à ses reflets et ses ombres, toute son intensité. Le passage à des supports en aluminium à également permis le renforcement de ces vibrations.
Les œuvres sont toujours présentées par séries : il faut au moins deux œuvres pour que le jeu puisse apparaître. Les deux pièces n’ont pas forcément été crées l’une par rapport à l’autre mais peuvent se trouver juxtaposées. Ce sont les variations de ces duos qui font apparaître les nuances, les sensibilités, les effets. Ces œuvres uniques bien qu’elles soient toutes en volume et relief, sont à apprécier principalement en tant que “toiles’’. En effet, pour Gerhard Doehler, ses œuvres ne sont pas vraiment des tableaux au sens habituel du terme mais leur légèreté empêche de les voir comme des sculptures ou des objets.
Il s’agit là d’une approche originale de Gerhard Doehler qui ne peut se ranger ni dans le mouvement « optique », « construit » ou tout autre mouvement inscrit dans l’art contemporain mais ici un travail de coloriste est mis en avant, qui associe la couleur de la peinture à la luminosité de la matière.