Hee Won Lee — À propos — Slash Paris

La caméra nous guide à travers les buildings aux lumières scintillantes de Séoul, à la tombée de la nuit, plusieurs voix-off se croisent au téléphone. Le récit qu’elles tissent entre elles, est fait de bribes d’histoires personnelles, intimes, qu’un même drame sous-tend : l’absence ou la perte d’un être proche dont le souvenir devient présence fantomatique. Des mots reviennent avec insistance dans la solitude de la ville, jusqu’au moment où le film bascule, se détruit pour se recomposer allégoriquement. Les voix-off se taisent. Les lumières traçant la topographie de la ville se détachent au fur et à mesure que celle-ci disparaît totalement, comme embrasée par le faisceau des couleurs. Les « fantômes » apparaissent. Voix devenues points blancs, rouges, jaunes, bleus, qui tourbillonnent, fusent, sur fond noir. Puis le jour se lève, et comme souvent dans les villes d’Asie, une brume éparse couvre la ville, comme la sensation des images vues couvre l’œil du spectateur laissé dans l’expectative.