Latifa Echakhch
Pendant que les champs brulent — part 1
Si l’art a quoi que ce soit de politique ce n’est pas, si l’on en croit Jacques Rancière, dans la façon dont il délivre ses messages, mais dans les relations qu’il tisse entre le visible et ce qui peut en être dit. Echakhch travaille à partir d’assemblages mi-poétiques mi-politiques d’objets et de sculptures qu’elle utilise un peu comme le ferait un cinéaste, de manière à obtenir que les cadres, les compositions et les dessins en deux dimensions qu’elle a sélectionnés, parviennent à transformer l’espace en trois dimensions où elle les installe. À chaque stencil une révolution (2007) fait référence au procédé de reprographie à base de papier carbone qui permettait aux radicaux de la fin des années soixante de dupliquer leurs innombrables tracts et affiches révolutionnaires.
Ce travail, un mur recouvert du bleu nuit du papier carbone est la représentation archaïque d’une technique de reproduction particulièrement lente comparée à notre technologie numérique. En transperçant ainsi l’architecture et en se coulant du premier niveau de la galerie kamel mennour, où ce travail fut présenté en 2009, au niveau inférieur, elle compose un arrière-plan fixe, à la manière d’une surface picturale ou d’un écran bleuté, devant lequel vont se jouer les scénarios des autres œuvres présentées — cette fois-ci… et la fois prochaine.
Latifa Echakhch
Contemporain
Installations
Artiste née en 1974 à El Khnansa, Maroc.
- Localisation
- Martigny, Suisse
- Thèmes
- Fiction