Marcel Storr
Marcel Storr naît en 1911 à Paris. Abandonné par sa mère à l’âge de trois ans, il est placé par l’Assistance publique comme garçon de ferme, puis passe son adolescence entre familles d’accueil et sanatoriums, souffrant de surdité et subissant des sévices physiques et psychologiques. Passé sa majorité, Storr effectue divers métiers tout en commençant à dessiner dans le plus grand secret. Un rapport de 1946 d’un inspecteur de l’Assistance publique signale son don certain pour le dessin.
Au début des années 1960, sa future épouse, Marthe, est embauchée comme gardienne de l’école de la rue Milton dans le IXe arrondissement de Paris. Peu de temps après, il trouve un emploi plus stable auprès de la Ville de Paris, balayeur de feuilles mortes au bois de Boulogne. Sans éducation artistique, Storr a créé en plus de quarante ans un ensemble hors du commun d’une soixantaine de dessins d’architectures imaginaires, sur de grandes feuilles de papier à dessin, aux détails scrupuleux, aux couleurs chatoyantes et aux proportions immenses.
Son œuvre est dominé par des bâtiments atypiques tout droits sortis de son imagination, qui s’élèvent vers le ciel dans une féerie de couleurs vives. En 1964, Storr élabore ses vingt-cinq édifices religieux inventés, des églises semblables à des arbres ou à des fruits exotiques. Un an après, l’artiste abandonne les églises pour se consacrer définitivement aux mégalopoles, cités lacustres et autres temples fictionnels. Ces dessins de grand format sont exécutés à la mine graphite puis colorés à l’encre. Perdu dans l’infinité de détails de ces panoramas, notre œil oscille constamment entre deux échelles opposées, monumentale et minuscule.
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