Marion Davout
Les forêts vertigineuses qu’elle aime peindre par-dessus des murs et des ruines, des escaliers disparus, des rambardes affaissées ou partielles, ne sont qu’un premier pas, une sorte de premier acte. Nous avons devant nous les obliques, les architectures, dévastées peut-être mais visibles, les lignes fermes, les rampes, les parois, les fenêtres assurées dans leurs cadres que suffisent à poser quelques lignes — tant il est vrai qu’une forme aussi forte qu’une fenêtre s’impose vite à notre imagination. Viennent donc les feuillages, les cordes des viornes, les palmes ou les bouquets troubles de feuilles qui évoquent pour moi les formations plus denses des épiphytes au long des arbres hauts. Cette végétation semble parfaitement distincte des hôtes de pierres qu’elle recouvre, elle y est indifférente — comme un serpent glisse au creux d’un fauteuil ou d’un lit.