Martha Wilson
Pionnière de la performance en tant que médium artistique à part entière, Martha Wilson met en scène son corps, et comme une actrice le ferait, se grime, se transforme, créant de multiples autoportraits comme autant de personnages subversifs. Elle explore ainsi par le biais de photographies et vidéos novatrices, la subjectivité de la femme à travers des jeux de rôles, des travestissements, et la mise en scène d’usurpation d’identités de personnalités connues.
Moment charnière dans sa carrière, elle créé en 1976 le groupe DISBAND, actif de 1978 à 1982, qui, exclusivement formé de femmes artistes basées à New York, rassemble Barbara Ess, Ilona Granet, Donna Henes, Daile Kaplan, Barbara Kruger, Ingrid Sischy, Diane Torr, et Martha Wilson elle-même. Les membres, non musiciennes, produisent de la musique en chantant, criant, et piétinant, estompant la frontière entre performance et concert, grâce à leurs chansons a-cappella et leurs imitations de personnalités politiques telles que Nancy Reagan, Barbara Bush ou Tipper Gore. Le groupe se reforme trente ans après sa création, en 2008, à l’occasion de l’exposition WACK! Art and the Feminist Revolution organisé au MoMA/P.S.1 de New York.
Le travail de Martha Wilson est maintenant considéré comme précurseur. Nombre de ses photographies pointent vers un territoire plus tard conquis par Cindy Sherman, et d’autres artistes contemporains. Son rôle à la fois en tant qu’artiste, mais aussi en tant que fédératrice grâce à la création de Franklin Furnace Archives ou de DISBAND, lui vaut d’être décrite par le critique du New York Times, Holland Cotter, comme étant une des personnes les plus emblématiques du Manhattan artistique des années 70.