Matthieu Boucherit
Après des débuts essentiellement axés sur des pratiques de peinture et de dessin, son champs d’investigation s’est élargi juxtaposant à ses représentations, la mise en scène de différents processus qu’il emprunte à la photographie, aux différentes méthodes de diffusion médiatique et de présentation muséale.
Poussé par un esprit critique et jouant de multiples remises en question sur nos comportements, Matthieu Boucherit s’applique, non sans ironie, à mettre en scène une société qu’il considère comme endormie en soulevant certaines incohérences dans nos schémas de pensée conçus par les images qu’il utilise le plus souvent comme des simulacres.
Fabrication, traitement, manipulation, interprétation calculée et dirigée, information et désinformation par le « trop » ou le « pas » d’image, focalisation, distanciation, distillation et dématérialisation de la réalité par les nouveaux outils de communication, sont autant de points sur lesquels il s’appuie pour nous permettre de nous interroger et de nous mettre face à ce que nous aurions trop souvent tendance à vouloir ignorer ou fuir.
C’est alors par le biais de véritables stratagèmes plastiques comme avec « L’album des disparus » ou « Mise en bière » (l’image aussitôt vue disparaît) ou encore avec « Passer au passé » (le visiteur efface l’œuvre en l’intégrant) que Matthieu Boucherit manipule et dirige le spectateur. Il crée un trouble dans ce qui nous est donné à voir et nous place définitivement, nous, spectateurs, comme principal sujet et enjeu de l’œuvre.
Ses peintures, ses installations, ses événements comme il les nomme, ne sont alors que de faux prétextes pour engager le spectateur dans une réflexion active, afin de provoquer une remise en question, voire ébranler, ses pensées et ses comportements relatifs à son existence personnelle et collective.