Miryam Haddad
La jeune Syrienne Miryam Haddad, qui vit aujourd’hui à Paris, crée des peintures qui ont la vertu d’échapper à la reproduction photographique. Là où le capteur numérique faillit, seul l’oeil apprécie les très rares aplats, la puissance des empâtements, la complexité des juxtapositions, les frottements de brosses et les dépôts des couteaux. Ce sont des œuvres qui n’ont pas peur des couleurs gourmandes, riche en pigments. Qui les recherchent et jouissent avec volupté de la cohabitation du vert absinthe, du vermillon et des ocres, mais aussi des superpositions du violet profond et de l’orange indien.*
La guerre en Syrie a obligé l’artiste de quitter son pays plus tôt que prévu en 2012. Cette expérience intensifie sûrement le drame des toiles qui sont constituées d’extensions de couleurs incandescentes accentuées par des fragments d’effets de vitrail et de céramique. Ses peintures conservent une beauté provocante qui suggère que l’humanité, même la plus dévastée, trouvera le moyen de s’élever des profondeurs.
En 2019 l’artiste a remporté le prix Jean François Prat. Paralèllement une exposition personnelle lui a été consacrée à la Collection Lambert en Avignon. Cette même année Miryam a été selectionné pour créer l’affiche officielle du 73ème Festival d’Avignon. Son travail a fait parti de plusieurs expositions personnelles et de groupe tels que : FRAC Auvergne, Clermont Ferrand/FR, Le Printemps de septembre, Toulouse/FR (curator Christian Bernard) (2021) ; J’aime, Je n’aime pas, Eigen + Art, Leipzig/DE (2020) ; Group show, Shibuya Hikarie Cube gallery, Tokyo/JP (2020) ; Prix Jean-François Prat, Fondation Bredin Prat, Paris/FR (2019) ; Globe as a Palette, Hokkaido Obihiro Museum of Art/JP (touring Kushiro Art Museum, Hokkaido, Hakodate Museum of Art, Sapporo Art Museum, Hokkaido) (2019) ; Jeunes artistes en Europe — Les métamorphoses, Fondation Cartier, Paris/FR (2019).
*Alain Berland, Catalogue — Prix Jean-François Prat 2019, Éditions Jannick, Paris, mai 2019