Nan Goldin
De ses premières séries à The Ballad of Sexual Dependency, Nan Goldin (née à Washington, D.C., en 1953) a façonné un univers où l’intimité et la fragilité humaine se donnent à voir avec une crudité poétique inégalée. Ses diapositives et vidéos explorent la lumière et l’ombre de l’existence, des fêtes effervescentes aux moments de désespoir, traçant un portrait singulier de la vie bohème et de ses marges. Après des études à Boston et à New York, elle s’impose dès les années 1970 par son style direct, immédiat et profondément empathique, documentant les communautés LGBTQ+, les amitiés et les relations amoureuses avec une attention tendre et radicale.
Goldin ne se limite pas à la photographie : ses installations et diaporamas, constamment réactualisés, constituent un langage visuel en mouvement où images fixes et sons se répondent, révélant la mémoire collective et intime. Engagée, elle a également affronté les questions de genre, de santé mentale et de crise des opioïdes, fondant le collectif d’action directe P.A.I.N. pour dénoncer les responsabilités des grands mécènes dans l’épidémie de dépendances.
Son influence se retrouve chez de nombreux artistes contemporains, de Ryan McGinley à Zanele Muholi, qui poursuivent à leur manière son exploration de l’intimité, de l’identité et de la représentation des communautés marginalisées, attestant de l’actualité et de la puissance de son héritage artistique.
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