Paolo Giardi
VOUS POUVEZ APPRENDRE BEAUCOUP DES FLEURS (2011 — 2014)
Étude sur la Conservation Botanique
Posé par des Modèles Professionnels
Le projet Vous Pouvez Apprendre Beaucoup des Fleurs permet de mettre en lumière une collection préservée, de spécimens de plantes, qui fût assemblée par un botaniste amateur passionné.
La réelle identité de ce self-made man demeure entourée de mystère, et tout ce que l’on en connait, c’est son énorme appétence pour la recherche pseudo-scientifique et les sciences occultes. Ses centres d’intérêts s’étendent de l’alchimie à l’ésotérisme en pas-sant par l’astrologie et le pouvoir magique des amulettes égyp- tiennes; la mythomanie, entre autres, étaient sa principale occupation.
Depuis ses études en écologie, il est possible de remonter au fondement de ses idées grâce aux travaux de Carl Linnaeus, un botaniste du 18ème siècle. Dans son livre Systema Naturae, Linnaeus, établit, en tout premier, un système de nomenclature révolutionnaire, basé sur le nombre d’organes reproducteurs des fleurs, mettant ainsi en évidence la sexualité des plantes. Comme l’un des derniers apôtres passionné des enseignements de Linnaeus, notre inexpérimenté botaniste décida de combiner ses recherches en conservation botanique avec sa passion pour les « jeunes filles », jeunes femmes photographiées dans des poses suggestives pour les pages centrales des magasines pour adultes.
Le résultat de cette curieuse obsession prend la forme d’un vaste Herbarium de créatures hybrides, ou ce qu’il nomma parfois, les « femme-fleurs ». Créé au sein de l’interception et des disjonctions de la silhouette des plantes, ce qui était autrefois destiné au regard du voyeur et devenu un objet d’étude et d’analyse. Les projections et les stéréotypes sexuels masculins sont obtenus par médiation et atténués par la transformation. La plante et l’objet du désir : les deux reunies sont égales. Le botaniste devient le voyeur et vice-versa.
« Puisque vous ne pouvez pas être ma femme, vous serez certainement mon arbre. Je vous porterai pour ma couronne… Et, comme l’éternelle jeunesse est mienne, vous serez aussi toujours verte, et vos feuilles ne connaîtront jamais de fin. »
— Apollon et Daphné dans les « Métamorphoses » d’Ovide.
Le titre de la série est tiré de la chanson All In The Golden Afternoon — la scène des fleurs qui parlent — dans Alice au Pays des Merveilles de Walt Disney 1951. Le projet est également un hommage au merveilleux et évocateur univers crée par Marcel Proust dans son ode à la jeunesse, A l’Ombre des Jeunes Filles en Fleur.
Dans une tentative de préservation des ressources culturelles l’artiste adopte, non seulement le rôle fictif du botaniste, mais également le rôle du conservateur concerné par la re-matérialisation d’une image et d’un concept appropriés.
AURORA BOREALIS
2013
Comment réaliser une image assez séduisante pour qu’elle vous attire en elle.
Le Vie del Mondo est une revue de géographie/voyage mensuelle publiée par le Touring Club Italien traitant de sujets assez différents au fil des années, entre 1924 et 1992. La publication a changé son titre en Le Vie d’Italia e del Mondo de 1933 à 1937, proposant des thèmes et des illustrations fortement influencés par l’idéologie fasciste de l’époque. Sous prétexte de montrer la diversité pittoresque de coutumes et costumes, les merveilles de la nature et la beauté des objets, les articles proposaient en fait une vision du monde centrée sur l’occident, sectaire, colonialiste, et abreuvant ses lecteurs de clichés ridicules et de dangereux préjugés.
Les articles ont été recueillis et classés par années, en trois volumes à couverture rigide par le grand-père de l’artiste, Napoleone Giardi, et transmis sur deux générations. Enfant, Paolo Giardi utilisait ces livres comme support pour ses premiers essais de gribouillis et griffonnages. Jeune homme, leurs belles photographies ont été utilisées comme source de référence inépuisable pour les illustrations. En tant qu’adulte, il a découvert leur sombre idéologie, pas si cachée.
Avec Aurora Borealis Paolo Giardi nous présente son travail le plus personnel à ce jour. Il s’agit d’une réflexion sur l’acte de voir et de son processus d’attraction et de répulsion. Il explore ce qui nous attire vers quelque chose et ce qui nous repousse, ce qui fait un objet attrayant et quel est son véritable contexte. En bref, il s’agit d’un exercice sur l’esthétique et l’éthique.
Giardi invite le spectateur à découvrir les livres de son grand-père avec son sens propre de l’émerveillement et la curiosité qu’il ressentait enfant. Il y ajoute des formes géométriques empruntées au mouvement moderniste, citant des artistes contemporains, collant des écrans colorés pour oblitérer la vue et anéantir ainsi toute forme de nostalgie. Sous les griffonnages ludiques une autre réalité existe, et elle n’est pas toujours jolie.
Paolo Giardi
Contemporain
Collage, dessin, graphisme, peinture, photographie, techniques mixtes
Artiste italien né en 1964 à Florence, Italie.
- Localisation
- Londres, Royaume-Uni