Roman Signer
Depuis les années soixante-dix, l’artiste autodidacte crée des œuvres en combinant des matériaux élémentaires : temps, pesanteur, air, eau, feu, échelle, bottes, bidons, explosifs… En introduisant la notion de durée dans leur conception, Roman Signer élargit la définition classique d’une sculpture.
Dans la nature comme dans l’atelier, l’artiste procède par essais et expérimentations dans le cadre de ce qu’il appelle une “physique primitive” ou “émotionnelle”. Le plus souvent, films et sculptures sont conçus ensemble : la vidéo est un outil d’observation du processus qui fait passer d’une sculpture à l’autre par le biais des forces naturelles. Elle témoigne d’une transformation qui se développe en trois temps : une longue attente où tous les possibles coexistent en tension ; un événement, très court, qui provoque la surprise ou le choc et où s’opère la métamorphose ; un après-coup, qui est aussi la découverte d’un nouvel état de la sculpture.
A l’instar des phénomènes qui modifient soudainement une situation ou un environnement donnés, les œuvres de Roman Signer ont un sens de la tragédie et du désastre. Elles opposent dans un jeu de résistance gravité et légèreté, sérieux et rire.