Zhenya Machneva
Constituées de coton, lin et fils synthétiques, les tapisseries de Zhenya Machneva dépeignent des usines obsolètes, sanctuaires héroïques abandonnés et autres réminiscences de la grandeur soviétique. Les belles et douces textures et la palette de couleurs tendres apportent à ses œuvres une certaine nostalgie.
La Rust Belt n’est pas un phénomène uniquement américain. La Russie a développé des dizaines de villes mono-industrielles dépendantes de métiers en voie de disparition. Zhenya Machneva nous prend à témoin de l’effondrement progressif de cet aspect de l’économie de son pays d’origine mais qui reconnait apprécier la « beauté mélancolique » de ses usines à l’abandon.
Machneva tisse ses tapisseries à la main, ce qui incite à comparer l’obsolescence associée aux lieux qu’elle décrit et son propre choix d’artisanat laborieux, qu’elle considère également comme une forme de résistance consciente à la dérive numérique en cours dans l’art.