Burland — Portfolio — Slash Paris

François Burland explore sur papier kraft un monde d’animaux, d’êtres imaginaires, d’ombres, de monstres parfois, traversés d’un rythme tribal, emportés dans une danse, une transe. Burland s’étonne lui-même de ce qui se joue dans sa création, œuvrant sans concept préalable, il laisse advenir le dessin.

Né en 1958 à Lausanne, d’un père suisse et d’une mère française, il passe, enfant, ses dimanches à peindre chez sa grand-mère suisse. Durant les vacances, il part chez ses grands-parents maternels, en France, chez qui il se passionne pour d’autres cultures : la maison est emplie de bibelots du monde entier, la population du village est hétéroclite, il côtoie Pieds-noirs, anciens de la guerre d’Indochine, gitans ; les récits nourrissent son enfance, forgent son imaginaire. François choisit de quitter ses parents à 17 ans : devant alors se débrouiller seul, il se confronte à une brusque réalité à laquelle il résiste par la création. L’œuvre qu’il élabore est celle d’un autodidacte puisqu’il refuse catégoriquement l’apprentissage de la peinture académique. Lors d’une exposition à la galerie Rivolta à Lausanne en 1980, ses œuvres retiennent tant l’attention de Michel Thévoz, alors conservateur de la Collection de l’Art Brut de cette ville, qu’il en acquiert plusieurs. Par la suite, François Burland voyage en Orient et en Algérie où il découvre le désert du Sahara et la camaraderie intriguée des touaregs. Les œuvres qui naissent de ce singulier parcours sont comme le sublime ressac de cette expérience des limites et du retour sur soi : de nouvelles mythologies où l’humour le dispute à la guerre, où l’animal va l’amble avec l’homme s’y déploient comme un rempart contre le désenchantement du monde. Présenté à la Collection de l’Art Brut de Lausanne, à La Halle-Saint-Pierre, à la Maison Rouge, les expositions se multiplient rapidement, y compris à l’international; de même, articles et monographies se succèdent. Aujourd’hui, François Burland fait partie de ces artistes autodidactes qui, bien qu’issus de la marge, ont gagné une très large audience.