Gao Jié
Jeune artiste émergeant, Gao Jié, né en 1979, est aussi critique d’art dans son pays d’origine, la Chine. Diplômé de l’université de Xiamen (Chine) en enseignement artistique, il arrive en France en 2002 pour y poursuivre ses études à l’école des Beaux-Arts du Mans, puis de Cherbourg, de l’Orient et enfin de Rouen. Ces années aux Beaux-Arts lui ont permis de comprendre le paysage artistique français, d’appréhender les différences entre son pays d’origine et son pays d’accueil mais aussi de recevoir l’enseignement de nombreux artistes. Il commence très tôt à exposer et son travail est désormais très présent sur la scène artistique française et chinoise.
Sa production, très prolifique, investie tous les médiums ; la vidéo, la sculpture, le dessin, la photographie, la peinture ou encore l’installation. Gao Jié se nourrit de lectures philosophiques tant orientales qu’occidentales. Il tente ainsi de répondre à ces questions existentielles qui habitent chacun de nous. Gao Jié cherche à se rapprocher d’une vision universelle, proche de la nature de l’être. Il efface les signes distinctifs pour obtenir un point de vue plus profond, plus naturel, plus personnel. Pour lui, c’est d’abord une idée, une sensation, une émotion, une phrase, qu’il couchera dans un carnet. Il cherchera ensuite le meilleur moyen de les re-présenter : la vidéo pour exprimer son rapport au temps, la sculpture tombe tout de suite dans l’espace et le dessin, plus sensible, rendra compte d’un mouvement intérieur.
Ses récentes pièces de la série Hors de contrôle mettent l’accent sur ce désir, un peu fou, d’essayer de comprendre l’origine des raisons qui nous poussent vers l’ « Idée ». Le sol ; cet espace inaccessible, symbolise alors l’impression de ne pouvoir contrôler ce qui nous sépare de l’ « Idée ». Dans la série Espace négatif complet, Gao Jié rapproche la religion bouddhiste de l’environnement quotidien. « Forme est vacuité et vacuité est forme ; Forme n’est autre que vacuité, vacuité n’est autre que forme ». Il ajoute :
« Le monde où règnent le sommeil et le rêve est si différent du monde réel. Nous pouvons y accéder et en sortir sans peine comme s’il n’y avait pas de frontière entre les deux mondes. Et pourtant, la sensation irréelle y est si forte qu’on ne peut la négliger ».