Jonathan Borofsky
Depuis les années 1990, Jonathan Borofsky essaime à Dallas, New York, Francfort ou Tokyo des sculptures monumentales dans l’espace public. Il érige au cœur des métropoles des silhouettes de géants qui semblent échappés des songes. S’il a toujours fait du rêve une matière propice à l’élaboration de son travail, il n’en n’a pas toujours tiré des motifs figuratifs.
À la fin des années 1960, il s’enferme dans son atelier pour réfléchir à de nouvelles formes de production. Au cours de cette errance artistique, il dessine machinalement des séries de nombres sur des feuilles de papier. Cet acte fortuit devient un projet infini que l’artiste considère comme le lien conceptuel parcourant l’ensemble de son œuvre. Il s’agit par ce biais de réduire la frontière entre l’art et la vie, de privilégier le sentiment sur le sens. La dimension psychologique, voire autoréflexive, de ce travail est présente dans les phrases peintes de Jonathan Borofsky qui résonnent comme les pensées silencieuses d’un artiste dans son atelier.