Adrian Villar Rojas — La fin de l’imagination
Exposition
Adrian Villar Rojas
La fin de l’imagination
Passé : 18 septembre → 29 octobre 2020
Marian Goodman annonce la première grande exposition d’Adrian Villar Rojas dans son espace parisien. Il s’agit sans doute d’une des interventions les plus spectaculaires de l’histoire de sa galerie dans cette ville. L’exposition se déploie dans toutes les salles, créant une cohérence entre elles et redonnant vie à l’usage historique, essentiellement domestique, du bâtiment.
L’enquête spéculative de l’artiste sur la nature de l’imagination humaine a vu le jour pendant le confinement, alors qu’il regardait, enregistrait des milliers d’heures d’enregistrements de vidéo-surveillance disponibles en ligne : des orang-outans parqués en quarantaine dans des zoos, aux algues sous-marines en passant par des données satellites de la NASA. Dans La fin de l’imagination, Villar Rojas questionne la manière dont l’épidémie de Covid-19 affecte notre époque, notre temporalité humaine, notre langage, nos systèmes de représentation. Par exemple, si le sens est créé par notre imagination, alors une montre ou un calendrier n’est pas moins une création qu’un tableau de Jackson Pollock. Les horloges sont aussi subjectives qu’un Pollock, mais toutes ces constructions sont soutenues par un élément essentiel: le pouvoir.
En réponse à ces constructions, Villar Rojas propose un langage inventé, panhumain, qui pourrait devenir la norme dans des milliers d’années, ou être utilisé dès demain. Son système de signification hybride des formes pré-existantes liées à de nombreuses écritures humaines, longtemps oubliées ou encore en usage.
Pour l’artiste, qui découvre l’histoire de l’art occidentale sous la forme de photocopies et de reproductions, “il n’existe pas de faits établis”, “l’histoire de l’art est à remettre en cause et à pirater”. En se libérant de la tradition, il crée de nouveaux imaginaires disruptifs qu’il expose dans le niveau inférieur de la galerie: une série d’œuvres in-situ reproduit les polycopiés grâce auxquels il a découvert l’art occidental sur des anciens cartons d’invitation de la Galerie Marian Goodman. Ici, les différentes strates superposées d’un héritage artistique Capitalocène semblent révéler un nouveau code génétique visuel.
Adrián Villar Rojas a développé une pratique transdisciplinaire lui permettant de créer des expériences et environnements immersifs qui semblent appartenir à un perpétuel voyage dans l’espace-temps. Évoluant au fil des années vers la création de systèmes en mutation, organiques et non-organiques, basés sur la topographie, Adrián Villar Rojas invite les visiteurs à devenir les explorateurs d’un microcosme inattendu né de son imagination, où le futur, le passé, et des versions alternatives du présent interagissent telle une entité en perpétuel mouvement. Au-delà de la conception de cet univers, Villar Rojas nous interroge : et si nous pouvions voir et penser notre humanité avec une perspective extraterrestre, détachée et dénuée de tout préjugé et de toute morale ? Et si vous pouvions réfléchir sur nous-mêmes à l’écart de notre propre chemin accompli ? Adrián Villar Rojas est né à Rosario en Argentine en 1980. Il vit et travaille de manière nomade. Parmi ses dernières expositions personnelles, on peut citer : Poems for Earthlings à la Oude Kerk, Amsterdam (2019), The Theater of Disappearance à The Geffen Contemporary au MOCA, Los Angeles (2017), NEON Foundation à l’Observatoire national d’Athènes (2017), Kunsthaus Bregenz en Autriche (2017), The Metropolitan Museum of Art à New York (2017), Rinascimento à la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, Turin (2015), Today We Reboot the Planet à la Serpentine Sackler Gallery, Londres (2013) ou encore La inocencia de los animals au MoMA PS1, New York (2013).
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L’artiste
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Adrián Villar Rojas