Ali Cherri — On things that move — Galerie Imane Farès — Exposition — Slash Paris

Passé : 16 janvier → 22 mars 2014

Deux ans après sa première présentation à la galerie dans l’exposition Bad Bad Images, Ali Cherri relate cette fois des paysages qui tremblent et se demande si une archéologie de la catastrophe peut offrir une analyse politique pertinente d’un lieu.

Ali Cherri fait partie d’une génération d’artistes qui se sert de la vidéo, d’images et de films d’archives pour contrebalancer la violence des images diffusées par les médias et les réseaux sociaux qui, plus que jamais au 21e siècle, forment les perceptions, les sensibilités et les opinions. Préoccupé par la situation géopolitique du Liban, le pays d’où il vient, et la violence dans les pays du Moyen-Orient voisins, l’artiste recherche sans cesse le nouveau langage visuel qui pourrait exprimer l’(im)possibilité d’y trouver une forme de stabilité politique.

Par l’analyse de la contemporanéité tel un fait scientifique, par ses recherches en archives et en suivant le labeur automatique du sismographe, Cherri se demande comment aborder des territoires en état de crise. Sa décision d’aborder une situation politique précise par le biais de la géologie n’est plus simplement de l’ordre d’une métaphore ou d’une métonymie. Il en ressort la lutte quotidienne pour trouver une forme de survivance face au désastre et son inéluctabilité. Beyrouth, Téhéran, Damas, et d’autres villes où sévissent ces tensions, se trouvent au-dessus de la croisée de failles sismiques qui présentent un fort potentiel de tremblements de terre. En termes esthétiques, l’artiste crée des analogies entre la dévastation qui fait suite à une tragédie naturelle et les clichés des ruines causées par la guerre. En effet, de la rupture causée par un désastre provient également une césure irrémédiable dans le langage.

Ali Cherri fut récemment cité comme faisant partie des avant-gardes du 21e siècle dans l’ouvrage Art Cities of the Future (Phaidon Press).