Au nom du Père, de la Patrie et du Patriarcat
Exposition
Au nom du Père, de la Patrie et du Patriarcat
Passé : 6 octobre → 21 décembre 2018
Une femme effectue des démarches administratives, des recherches juridiques pour devenir apatride. Sans succès. Son échec illustre une fixité de notre identité dont l’état est le propriétaire. Quelle est cette relation qui nous lie à la nation ? A-t-elle à voir avec l’amour ? En déplacement à Cuba, cette femme, l’artiste Núria Güell, va répondre aux incessantes demandes en mariage qu’elle reçoit et qui visent à obtenir des papiers pour l’Espagne. Elle organisera un jury de prostituées pour élire l’heureux gagnant, futur mari et futur Espagnol. Car les prostituées s’y connaissent en homme. C’est à Léon que Núria Güell a interviewé différentes travailleuses du sexe, pour qu’elles lui transmettent leur savoir de ces clients dont elles s’occupent chaque jour, de leur rapport à leur masculinité. Les liens qui unissent les hommes, les femmes et la loi, qu’elle soit divine, séculaire ou populaire, sont ancestraux, comme le montrent les copies de tableaux d’art religieux de l’époque coloniale présentées au centre d’art. De jeunes femmes abusées et des proxénètes nous en font la lecture. Oui, la loi est centrale. Car quand une femme artiste veut devenir mère en Espagne, l’état ne prévoit rien pour elle. Là encore il faudra chercher et produire une clause administrative adéquate. L’incarnation de la loi se fait par ces hommes et ces femmes qui ont pu être à un moment de leur vie, par choix ou par obligation, le bras armé de l’État. De Cuba à Brétigny, Núria Güell observe certains, discute avec d’autres, pour comprendre leur vision de ce lien, leur conception de ces différentes formes d’affection et de pouvoir que sont la patrie et l’amour.
Céline Poulin
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Flirtant avec les pouvoirs établis, s’alliant à des complices et usant des privilèges dont jouissent les institutions artistiques avec lesquelles elle travaille, ainsi que ceux dont elle bénéficie en tant qu’Espagnole et Européenne, Núria Güell analyse la manière dont les dispositifs de pouvoir affectent notre subjectivité et cherche à modifier ces relations.
Núria Güell a bénéficié récemment d’expositions personnelles au MUSAC à Léon (Espagne) et au Maczul Museo de Arte Contemporáneo de Maracaibo (Venezuela) en 2018, à l’Institute of Modern Art de Middlesbrough (Royaume-Uni) et au Project Arts Centre de Dublin (Irlande) en 2016, au Brut Konzerthaus de Vienne (Autriche) en 2015, ou encore à la Salle Zero à La Havane (Cuba) en 2013. Elle a organisé un workshop dans le cadre du laboratoire «Pratiques d’hospitalité» à l’École Supérieure d’Art et Design •Grenoble •Valence (2016) et collabore régulièrement avec des centres sociaux et artistiques autogérés. Elle est représentée par la galerie ADN à Barcelone.
Cette exposition est rattachée à la programmation officielle de Nuit Blanche 2018. Elle a été réalisée en partenariat avec l’Union Locale des Associations d’Anciens Combattants du Plessis-Pâté et de Brétigny-sur-Orge. L’œuvre Un film de Dieu a été coproduite avec le Museo Amparo (Puebla, Mexique) et le Museo Universitario de Arte Contemporáneo (Mexico D.F, Mexique).
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Vernissage Samedi 6 octobre 2018 à 17:00
Navette gratuite Paris-Brétigny sur réservation à reservation@cacbretigny.com. Rendez-vous à 17h au 104 avenue de France, 75013 Paris (métro Bibliothèque François Mitterrand).
Espace Jules Verne
rue Henri Douard
91220 Brétigny s/Orge
T. 33 (0)1 60 85 20 78
Horaires
Du mardi au samedi de 14h à 18h
Nocturnes les soirs de représentation au Théâtre Brétigny, scène conventionnée.
Tarifs
Accès libre
L’artiste
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Núria Güell