Blow-up — Side effects
Exhibition
Blow-up
Side effects
Past: September 21, 2011 → March 15, 2012
À quel point l’univers de l’information est-il contrôlé ? Quels en sont les modes d’accès, les stratégies d’appropriation ? cet espace-temps fictionnel au cœur de l’actualité a- t-il pris le pas sur le réel ? autant de questions que « Blow-up » tente de poser.
« Blow-up » est une exposition collective proposée par les commissaires Christophe Bruno et Daniele Balit pour l’espace virtuel du Jeu de Paume. Elle constitue le deuxième volet de la trilogie « Side Effects ». Inspiré des stratégies d’infiltration artistiques dans les médias et les réseaux, « Blow-up » explore les espaces temporaires de visibilité qui s’ouvrent dans la sphère de l’infotainment (l’infotainment combine information et loisirs et comprend médias, espaces publics et événementiels, espaces publicitaires, réseaux sociaux et autres systèmes codifiés…). Les artistes invités seront confrontés à la question de l’accès aux espaces informationnels. Comme les marques ou les personnalités publiques qui se saisissent de l’actualité pour se glisser dans le champ des caméras, les artistes négocieront leur présence dans le flux continu et omniprésent de l’information. Ils réaliseront des interventions ou des dispositifs mettant en jeu des phénomènes d’infiltration, de réappropriation ou de parasitage, dans de multiples médias. Ils participeront ainsi à la constitution d’un espace médiatique et artistique sans cesse recréé.
L’hypothèse de départ est la suivante : plus la valeur de visibilité est grande et plus la stratégie d’infiltration sera mise à l’épreuve. Dans l’espace virtuel du Jeu de Paume, « Blow-up » présentera en détail chaque projet artistique et permettra de suivre, leur développement entre espace réel et espace virtuel. L’exposition montrera le résultat des interventions de chaque artiste (photos de presse, coupures de journaux captures vidéo de journaux télévisés, captures d’écran de sites Internet…), mais aussi la documentation des tentatives d’interventions (préparation, communication, échecs, réactions, repérages…) ainsi que le suivi du trajet de l’information dans les différents médias. Enfin, l’exposition propose également une mise en perspective des grands axes de l’histoire des interventions artistiques dans l’espace médiatique — d’André Cadere à Daniel Buren, de Gianni Motti à Matthieu Laurette, ou aux Yes Men…
Les artistes
Natasha Rosling, The Field of Fingers (Le Domaine des Doigts)
Natasha Rosling (née à Londres en 1985) vit et travaille en Grande-Bretagne. À travers la sculpture et la performance, son travail s’intéresse à la négociation physique et psychologique de l’environnement structuré, ainsi que l’interdépendance de l’homme avec l’architecture, la culture et le patrimoine. Elle a étudié la sculpture au Chelsea College of Art and Design de Londres et au Sandberg Institute d’Amsterdam. Elle est représentée par la galerie Seggelen à Londres.
The Field of Fingers explore la notion de changement d’échelle, tant dans ses dimensions plastiques, scientifiques, médiatiques que performatives. Le projet, centré autour des notions de sculpture et de performance dans l’espace public, est un travail sur l’affichage de bannières sur les immeubles, et sur la manière dont les actions de l’artiste seront reprises par les médias. Le projet de Natasha Rosling a bénéficié soutien du DICRéAM (ministère de la Culture et de la Communication) ainsi que de Blink Giant Media Solutions et de Chris Stocker Design.
Jean-Baptiste Bayle, Terminator Studies (Études sur Terminator)
Jean Baptiste Bayle est artiste, actionniste audio, inactiviste, bricodeur déprogrammeur et expert de la contre-surveillance au quotidien. A « l’upgrade » permanent, moteur de l’économie numérique, il oppose le « downgrade », tentative de « résister à ce délire de technologies inutiles », de réfléchir à une alternative aux logiques propriétaires, et de construire collectivement un futur par le partage des savoirs libres. Il est l’anti-auteur de nombreux sites parodiques et collections de remixs.
Depuis quelques années, il mène un travail critique autour des articulations entre science- fiction et réalité, et poursuit une recherche documentaire sur de nombreux thèmes comme le cyborg, le voyage dans le temps, la survie, la domination des machines, l’intelligence artifi- cielle, la robotique, la génétique, mais aussi l’anthropologie du futur ou la futurologie. Dans Terminator Studies, il s’intéresse à l’influence du film The Terminator, dans l’imaginaire collectif. Le projet consiste en une immersion dans la littérature et le cinéma de science-fiction, les jeux vidéo ou encore le cyber-espace, à la recherche des multiples occurrences de cette figure. Jean Baptiste Bayle analyse la contamination de l’Histoire par un récit fictionnel et ques- tionne le rôle de la fiction et celui de l’artiste comme producteur de représentations.
Carlo Steiner, Buone Nuove (Bonnes nouvelles)
Carlo Steiner (né à Terni en 1957) vit et travaille à Milan. Diplômé en 1982 de la NABA — Nouvelle Académie des Beaux-Arts à Milan, il y est, depuis 2007, professeur de méthodolo- gie de projet. Il travaille depuis 1985 comme graphiste dans plusieurs journaux italiens, ce qui constitue d’ailleurs le point de départ d’une partie de son œuvre. Sculpteur, vidéaste, créateur d’installations, il est représenté par la galerie Gagliardi art system de Turin.
Dans Buone Nuove, Carlo Steiner réalise des enregistrements secrets lors des réunions de rédaction du journal où il travaille, afin de révéler cet espace sacré des « non-dits » qui se cachent autour de l’actualité. Le projet se fonde sur l’idée de thématiser les questions autour de la création de l’information et de sa présentation aux lecteurs, dans la presse écrite et plus particulièrement à la une.
Charlie Jeffery, The bureau of imaginary landscape, moist environments (Le bureau du paysage imaginaire, environnements humides)
Charlie Jeffery (né à Oxford en 1975) vit et travaille à Paris. Diplômé du département des Arts de l’université de Reading, il a pris part à de nombreux projets collectifs en France et à l’étranger. Sculpteur, ses œuvres évoquent souvent l’idée d’instabilité de la matière. La dimension physique, la dépense d’énergie, qu’implique l’acte créateur, sont des composantes essentielles de son travail. Parallèlement à ses sculptures, ses vidéos et performances lui permettent également d’interroger le rapport entre matériaux.
Dans The bureau of imaginary landscape, Charlie Jeffrey propose d’occuper des espaces de bureaux avec des formes organiques et végétales, et de créer un réseau d’institutions qui dupliqueront ces jardins miniatures de manière virale et modulaire, jardins qui seront filmés par un réseau de webcams. Ce projet d’infiltration consiste en l’attaque physique de structures concrètes, qui sont le lieu de flux d’énergie et d’information. En raison des processus de croissance et de décomposition, la végétation, l’humidité, les moisissures, la rouille, les champignons vont envahir les lieux, s’insinuant littéralement à travers les murs, le sol, les fenêtres et le plafond.
Opening hours
Every day except Monday, 11 AM – 7 PM
Late night on Tuesday until 9 PM
Admission fee
Full rate €11,20 — Concessions €8,70
The artists
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Dora Garcia
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Charlie Jeffery
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Didier Courbot
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Natasha Rosling
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Jean-Baptiste Bayle
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Carlo Steiner
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Jimpunk