Charlotte Charbonnel, Edouard Wolton — Uminari — Aquarium de Paris — Exhibition — Slash Paris

Past: May 26 → July 12, 2023

Charlotte Charbonnel, Edouard Wolton — Aquarium de Paris Du souffle des abysses aux crépitements cosmiques, Charlotte Charbonnel et Edouard Wolton investissent l’Aquarium de Paris jusqu'au 12 juillet d’oeuvres sidérales et sidérantes qui tendent un miroir vibrant à cette vie qui gravite au fond des eaux.

« Uminari » est un mot japonais qui désigne le son qui émane de la mer, un son venu des profondeurs abyssales, en effet les abysses ne sont pas silencieuses contrairement à ce que l’on pourrait penser.

Charlotte Charbonnel et Edouard Wolton, ont eu plusieurs fois l’occasion de travailler ensemble au cours d’expositions collectives. Leurs œuvres empreintes de réflexions sur les formes de la Nature et leurs représentations, dialoguent dans différents champs de création qui leur sont propres et font ici l’objet de la première collaboration complète entre les deux artistes.

Partant du constat que les abysses océaniques sont aujourd’hui moins étudiées que l’Espace qui entoure notre planète, Charbonnel et Wolton proposent une exploration subaquatique teintée d’une influence spatiale et cosmique. Ces deux territoires sont propices à l’émergence d’un imaginaire qui traverse les âges et les civilisations. Territoires où les progrès de la science et de la connaissance font apparaître de nouvelles frontières pour l’homme, qui, pour la plupart du temps, ne peut s’y projeter que par le biais de ses rêves et visions.

De fait, la vision, l’écoute et la lumière sont au cœur de l’exposition proposée par les deux artistes. L’océan et ses abysses n’est transpercé par la lumière des astres que sur une infiniment petite surface face aux profondeurs qui les constituent. On estime qu’entre 100 et 4000 mètres de profondeur 75 % des espèces vivantes supérieures à 1 cm émettent leur propre lumière. Cette lumière si elle n’est diffractée par la surface n’ apparaîtra que sous forme de bioluminescence et autres phénomènes lumineux, témoins du scintillement des profondeurs. Ces scintillements et autres photométéores fascinent et peuplent les œuvres des deux artistes, qui tissent un lien poétique entre la bioluminescence d’un plancton et le spectre lumineux d’une lointaine étoile. Le spectateur est invité à déambuler dans l’architecture spécifique en spirale de l’aquarium qui s’enfonce sous terre, qui apparaît ici comme une hétérotopie où les deux milieux subaquatique et cosmique se rencontrent dans une expérience chromatique et artistique. L’aquarium est vu comme une boîte optique, un objet hybride issu de dispositifs de vision à travers : un Aquariorama, pour reprendre les mots issus de l’ouvrage éponyme de Guillaume Le Gall.

Pour cette exposition, l’aquarium de Paris a donné une carte blanche à Charlotte Charbonnel et Edouard Wolton, qui ont eu la possibilité de travailler pendant trois ans en contact avec les équipes scientifiques et les différentes espèces et environnements qui constituent l’écosystème si spécifique de l’aquarium de Paris. Le corpus d’ œuvres présentées dans l’exposition ont été spécialement produites pour l’occasion et embrassent différents champs créatifs. Ainsi en dehors d’une série d’installations sculpturales et sonores et une série de peintures, domaines dans lesquels les deux artistes évoluent traditionnellement, l’exposition présentera une vidéo monumentale et une série de gravure réalisée à quatre mains. Issues d’un dialogue étroit avec les biologistes et les soigneurs de l’ aquarium, les deux artistes ont pu plonger dans les entrailles de l’aquarium (dont Jules Verne se serait d’ailleurs inspiré pour écrire son roman Vingt Mille Lieues sous les mers), observer au plus près les espèces, pour aller au cœur du vivant et pouvoir en extraire une iconographie polymorphe empreinte de science(s)-fiction(s) et de poésie.