Charlotte Chesnais

Exposition

Bijoux, sculpture

Charlotte Chesnais

Passé : 12 septembre → 2 octobre 2019

Après avoir été diplômée du Studio Berçot, Charlotte Chesnais intègre le studio de Nicolas Ghesquière chez Balenciaga en tant que styliste prêt-à-porter. Au bout de 4 ans, on lui confie la création des bijoux. Par la suite, elle collabore avec différentes maisons de mode jusqu’à fonder sa marque éponyme en 2015. Dans la même année elle remporte le prix accessoire de l’ANDAM. Talentueuse et déterminée, la créatrice parvient en quelques années à se faire un nom dans le très compétitif marché du luxe.

La forme est à la genèse du travail de Charlotte Chesnais, elle aime explorer les volumes et les différentes échelles. Évoluant dans la mode, elle a d’abord naturellement appliqué son travail au bijou, elle explore aujourd’hui d’autres dimensions.

Charlotte%20chesnais%201%20hd 1 medium
Charlotte Chesnais, Hurly Burly, 2019 Bronze © Julie Liger

———

Son ami Fabrice Paineau, rédacteur en chef du magazine Double, raconte des fragments de son parcours créatif :
Novembre 2014

Elle était venue comme à son habitude, rapide, concise, blonde et à vélo, je crois. Puis elle avait étalé par terre tout un tas d’images qui ne formaient pas un tableau d’inspirations, mais bien plus une forme de rébus de ce qu’elle prévoyait de faire avec sa petite entreprise. J’avais pensé qu’il était trop tôt. Comme il me plaît de me tromper, elle n’attendit heureusement pas mon conseil et elle créa sa ligne en quelques mois, bien que certains préfèrent passer du temps sur leur business plan. Un risque qu’elle combla avec succès.

Février 2019

« Léonard, tu n’en veux plus ? Non, non, prends pas cette sauce, bébé ! Elle est encore trop épicée pour toi. Désolée ! On s’est arrêtés sur le chemin du retour, car les enfants avaient envie de nuggets. Nous aussi, d’ailleurs. On sera sur Paris dans une heure. Voilà, je t’écoute et si ça coupe, je te rappelle. Ah oui ! Sur la question de ces bijoux devenus des sculptures ? Je ne sais pas analyser cela, je n’ai pas la distance. Et la distance qu’est-ce que c’est ? Disons que c’est un peu comme le film Chéri, j’ai rétréci les gosses. Ici, c’est Chéri j’ai agrandi les bijoux, tu vois ? »

Mars 2019

Mais de ces quatre bijoux pensés pour être des frères aînés, comment se sont-ils transformés en stentors de bronze puis exposés là, dans l’atelier de peinture de Marie-Laure, dans cette villa des Noailles ? Quel est leur dessein ? Aucun dessein. Ce n’est pas ici la raison de leur croissance, mais bien plus de l’excroissance d’une imagination fertile.

Charlotte%20chesnais%2011%20hd 1 medium
Charlotte Chesnais, Petal, 2019 Bronze © Julie Liger

Aujourd’hui encore, Charlotte cherche la raison profonde de ces propositions. Mais a-t-on trouvé également une raison suffisante, et non à posteriori, aux dessins de chaussures exposés dans les vitrines du magasin new-yorkais Bonwit Teller ? Est-ce à ce moment-là qu’Andy W. commença à comparer ses dessins aux œuvres de Rauschenberg et découvrit les limites de sa propre technique ? Technique qu’il contournera aisément. Il faut savoir dépasser ses propres emprunts.

La décision de Charlotte de réaliser ces bijoux-sculptures — l’ordre a ici son importance — fut prise sur l’invitation de la part du Festival d’Hyères. Des pièces qui gèrent de petits et nouveaux espaces comme un cadastre inédit fait de pleins ou de creux, le désert doux d’un lobe ou l’arrête d’une phalange jamais conquise, etc. Les lignes graphiques des créations de Charlotte Chesnais développent des chemins étranges, des raccourcis pour que rien ne s’oppose à la prise d’une oreille en sens inverse, à l’entrelacement de deux doigts…

Certaines de ses créations très graphiques ont un peu de la droiture des œuvres de Jean Arp, l’aspect poli et brillant des créatures de Constantin Brancusi ou la dextérité complexe des têtes de Pablo Gargallo. En devenant géants, ces bijoux-sculptures offrent un volume dont les différents éléments s’emboîtent et s’offrent telles des coquilles étranges dont la lumière frappe des saillies plutôt que des surfaces tendues et polies.

Le chemin a déjà été fait en sens inverse par Alexander Calder, par exemple. Posés dans cet atelier, vous trouverez une histoire de bijoux devenus grands.

— Fabrice Paineau

  • Vernissage Jeudi 12 septembre 2019 18:00 → 20:30
01 Paris 1 Zoom in 01 Paris 1 Zoom out

15, rue du Louvre

75001 Paris

T. 09 84 43 87 34

www.galerieitalienne.com

Châtelet
Etienne Marcel
Louvre – Rivoli
Palais Royal – Musée du Louvre
Sentier

Horaires

Du mardi au vendredi de 10h à 19h
Les samedis de 11h à 19h

L’artiste

  • Charlotte Chesnais