Christian Jaccard — Donation au Musée national d’art moderne

Exposition

Peinture

Christian Jaccard
Donation au Musée national d’art moderne

Passé : 4 mars → 13 mai 2020

Né en 1939 à Fontenay-sous-Bois, Christian Jaccard est un artiste franco-suisse dont l’œuvre a été révélée au public au début des années 1970, alors qu’il se confrontait aux travaux du mouvement Supports/ Surfaces et développait son projet en marge de celui-ci, notamment sous l’impulsion des recherches qu’avaient entreprises Simon Hantaï.

En 1948, Christian Jaccard apprend Le Manuel du gabier et la pratique des feux de camps. En 1954, collégien, il ramasse des fossiles : les traces indéfectibles du temps l’attirent. De 1956 à 1960, il étudie à l’école des beaux-arts de Bourges ; il s’intéresse aux déchets industriels et aux traces par empreintes. De 1964 à 1975, il est graveur chromiste dans une imprimerie typographique, ce qui l’incite à explorer des processus d’imprégnation liés à la confection d’outils spécifiques, nœuds et ligatures par exemple. Entre 1968 et 1973, il étudie le rapport toile/outil et oblitère des Toiles ficelées, des Toiles contrepliées, des Toiles calcinées.

Jaccard perturbe très vite l’acte classique ou traditionnel de la peinture. Libre de tout châssis, la toile, posée au sol, est imprimée à l’aide de ce qu’il nomme des « outils » : objets naturels (plantes et insectes), papier, ruban. À partir de 1971, Jaccard utilise des « outils » comme la corde, la ficelle, et surtout les nœuds. Ceux-ci remplacent le pinceau pour laisser leurs empreintes sur la toile, quand ils ne sont pas érigés en statuts (nœuds). Il brûle également des outils de mèche lente qui, par leur combustion, dessinent leurs traces sur des toiles libres et autres supports.

De 1977 à 1983, l’outil fait la peinture et la pratique des combustions génère de nouveaux ensembles : Anonymes calcinées, Trophées, Toiles brûlées… Cela lui ouvre une nouvelle voie : il soumet à la chaleur destructrice des toiles anonymes (des 17e, 18e, 19e et 20e siècles). L’aspect initial — portraits, scènes religieuses — s’en trouve métamorphosé. Il reproduira ce procédé avec des calicots publicitaires de cinéma. La combustion attaque certaines parties de l’image pour en laisser d’autres plus visibles. Elle « redessine » et cristallise l’œuvre.

En 1984, lors d’un séjour en Italie, naît « le rouge émis ». Son Chemin de cendres rejoint le land-art, brouillant encore une fois les pistes pour échapper à toute classification. En 1989, il développe les « brûlis », puis, durant les années 1990, le concept « supranodal ». Jaccard réside au Japon en 1994, à la villa Kujoyama. Dans les années 2000, avec ses travaux à l’extérieur, dans des lieux en déshérence (friches industrielles), la problématique du tableau s’émancipe sans renier ses origines. Son atelier devient un laboratoire nomade et éphémère à chaque escale.

C’est de ce parcours puissamment original que rend compte l’exceptionnelle donation de l’artiste consentie au Musée national d’art moderne en 2017, donation présentée ici au public pour la première fois.

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Plein tarif 17 € — Tarif réduit 14 €

Gratuit pour les moins de 18 ans, billet exonéré pour les moins de 26 ans. Et pour tout le monde, les premiers dimanches du mois.

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