Cyprien Gaillard — HUMPTY \ DUMPTY
Exhibition
Cyprien Gaillard
HUMPTY \ DUMPTY
Past: October 19, 2022 → January 8, 2023
HUMPTY \ DUMPTY, projet inédit de Cyprien Gaillard, est une exposition en deux chapitres, présentés au même moment au Palais de Tokyo et à Lafayette Anticipations.
C’est autour d’une réflexion sur le temps, ses traces, ses effets, et les relations que l’humain noue avec lui, que l’artiste imagine cette proposition. Inspiré par l’époque, alors que Paris restaure frénétiquement ses monuments les plus prestigieux et en efface les marques d’usure en préparation des Jeux Olympiques, Gaillard révèle comment la ville constitue un terrain privilégié d’expression de l’entropie (de la dégradation, du désordre et de l’imprévisible) et comment, en retour, l’humain tend à lutter contre cet état. C’est dans les marges, les recoins, et les espaces de dissidence que l’artiste sonde nos désirs d’ordre, de permanence et de constance et trouve les récits de nouveaux équilibres possibles.
HUMPTY \ DUMPTY, titre tiré d’une comptine anglaise du XVIIIème siècle, popularisée par le roman De l’autre côté du miroir de Lewis Carroll, fait référence à ce personnage en forme d’œuf tombé d’un mur, et qui, malgré de multiples tentatives, ne pourra retrouver son état originel.
Au Palais de Tokyo, HUMPTY, le premier chapitre de l’exposition, rassemble une sélection d’œuvres inédites ou encore jamais présentées en France, ainsi que celles d’artistes invités. C’est au travers de la relation entre le corps et l’architecture, les territoires délaissés, les évocations de la guerre ou encore les espèces invasives, que Gaillard fait un portrait de notre lien à l’effondrement et à la reconstruction. En creux se raconte l’obsession de la préservation des êtres et de la conservation des choses, et la tentation permanente de maintenir ou de retrouver un certain ordre du monde.
À Lafayette Anticipations, pour le second chapitre de l’exposition, DUMPTY, l’artiste redonne vie à une œuvre tombée dans l’oubli. Sculpture monumentale installée depuis 1979 au cœur de Paris dans le quartier de l’Horloge, alors en pleine construction, cet automate, une horloge unique au monde, est constituée d’un homme juché sur un rocher muni d’un glaive et d’un bouclier. Les derniers mouvements de l’automate ont eu lieu en 2003, il est depuis resté paralysé, abandonné progressivement à une colonie de pigeons et à l’érosion. Cyprien Gaillard propose de lui redonner vie et d’œuvrer à sa renaissance. Reprennent ainsi les mouvements de cette bataille permanente contre le temps, qu’il tente de rattraper.
Commissaire : Rebecca Lamarche-Vadel Un catalogue et un carnet d’exposition sont édités à cette occasion.
Né à Paris en 1980, Cyprien Gaillard vit et travaille à Berlin. Diplômé de l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL), il a reçu de nombreux prix tels que le Arken Art Prize, le Best Experimental Short Film, au Festival International du Film de Melbourne (2016), le Prix de la Nationalgalerie (2011) et le Prix Marcel Duchamp (2010). Sa pratique protéiforme mêle collage, photographie, sculpture, performance et vidéo. Sa démarche interroge les traces laissées par l’être humain, les rapports que nous entretenons avec le monde, notamment au travers de l’architecture et des espaces construits. En 2021, le Museum für Moderne Kunst de Francfort lui a passé commande d’une installation dans l’espace public. À la lisière du quartier des affaires, une colonne de ventilation cache un volume circulaire gainé d’onyx rose s’ouvrant vers le ciel. Ce monument, Frankfurter Schacht, qui ne commémore rien, est accessible à tou·te·s. Il est un lieu d’intimité au milieu de la ville que chacun·e peut s’approprier. Ses expositions personnelles sélectionnées incluent : Fondation LUMA, Arles (2022), Mori Art Museum, Tokyo (2021), TANK Shanghai (2019), Accelerator Konsthall, Stockholm (2019), Museum Tinguely, Basel (2019), K20 Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf (2016), Julia Stoschek Collection, Düsseldorf (2015), MoMA PS1, New York (2013), Hammer Museum, Los Angeles (2013), Fondazione Nicola Trussardi, Milan (2012), Schinkel Pavillon, Berlin (2012), Centre Georges Pompidou, Paris (2011), KW Institute for Contemporary Art, Berlin (2011) et Kunsthalle Basel (2010). Ses expositions collectives importantes incluent : Kiasma Museum of Contemporary Art, Helsinki (2022), Palais de Tokyo, Paris (2021), Julia Stoschek Collection, Berlin (2021), GAMeC, Bergame (2021), Hamburger Bahnhof, Berlin (2020), 58ème Biennale de Venise (2019), Fondation Vincent van Gogh, Arles (2019), Cleveland Triennial (2018), Gropius Bau, Berlin (2018), Fondation Louis Vuitton, Paris (2018), ARoS Triennial, Aarhus (2017), The Red Brick Art Museum, Pékin (2017), Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, D. C. (2017), Hayward Gallery, Londres (2016), 13ème Biennale de Lyon (2015), 54ème Biennale de Venise (2011), Gwangju Biennale (2010) et 5e Biennale de Berlin (2008).
16 Trocadéro