Exposition n°1 — Ne dîtes pas que je ne l’ai pas dit — Marcel Broodthaers
Exhibition
Exposition n°1
Ne dîtes pas que je ne l’ai pas dit — Marcel Broodthaers
Past: September 12 → October 25, 2014
L’art et le langage au sens de la langue sont des jumeaux. Ils nous sont consubstantiels pour dire, entendre et comprendre notre monde. Ils ont leur système propre, ouvert ou fermé, mais sont toujours à l’écoute, changeant, évoluant, jusqu’à se mêler parfois, et même s’échanger. La langue s’affirme ainsi aussi abstraite qu’une image tandis que l’art se construit dans la graphie des mots. Cette exposition explore le lieu, l’espace où l’un et l’autre se mêlent, où ils redeviennent indissociables.
Qu’à l’art et à la langue s’adjoignent des codes et codifications visuelles, graphiques et linguistiques dont nous ne saurions démêler une quelconque appartenance à l’une ou à l’autre, ne peut finalement que nous réjouir de pousser encore plus loin le jeu perpétuel d’un déchiffrage et d’une expérience de ce qui nous entoure, et plus encore comment nous déchiffrons ce contexte et comment nous le vivons. Si l’une et l’autre s’interrogent mutuellement, c’est pour mieux chercher à comprendre cette production de signes porteurs de sens sur la réalité, doublant celle-ci pour échouer finalement à la figurer dans sa totalité. Il en reste néanmoins une forme de retournement de la langue et de l’art sur eux-mêmes pour tenter encore une fois de nous dire ce qu’ils sont.
L’exposition réunit trois artistes autour d’une édition de Jean-Pierre Bertrand qui déploie son code couleur où chacune d’elles étale sa spécificité et se voir nommer. Autour de cette tension palpable et évidente, viennent les mots et les signes que Camila Oliveira Fairclough abstraitise en objets picturaux sans motif jouant de toutes les graphies ; l’exposition se poursuit avec un choix d’éléments de l’Index Analogique qu’Eric Stephany a conçu à partir de l’œuvre théorique inachevée de Jean-Jacques Lequeu, et s’achève avec une série d’encres de chine traditionnelles imaginée par Christophe Sarlin, dessinant un paysage à partir des graphiques prévisionnels de l’économie chinoise en 2050 ainsi qu’une série Watergate Painting, rejouant les passages caviardés du rapport officiel comme des formes de peinture post-minimale.
Ne dîtes pas que je ne l’ai pas dit est emprunté au titre de l’exposition qu’a réalisée Marcel Broodthaers en 1974 à la Wide White Space Gallery d’Anvers, titre auquel était adjoint Le Perroquet, et dans laquelle était montré ou plutôt entendu l’enregistrement du poète Moi Je Dis Je Moi Je Dis Je… Il ne s’agit pas tant de faire une référence à Marcel Broodthaers que de lui rendre un hommage en forme de clin d’oeil à celui qui s’amusa tant à jouer avec tous les codes de la poésie et de l’art.
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Opening Thursday, September 11, 2014 6 PM → 9 PM
The artists
- Camila Oliveira Fairclough
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Jean-Pierre Bertrand
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Eric Stephany
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Christophe Sarlin