Hospitalités — Bétonsalon — Centre d’art et de recherche
Evénement
Hospitalités
Bétonsalon — Centre d’art et de recherche
Passé : Samedi 29 juin 2013 11:00 → 12:00
Quelque chose de plus qu’une succession de notes
Il y a dix ans, l’Unesco instituait une Convention pour la sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel, offrant une reconnaissance inédite à des pratiques de l’ordre de l’oralité, du rituel ou du savoir-faire. Comment éviter cependant que cette institutionnalisation ne les réifie ou uniformise, voire conduise à leur folklorisation ? L’exposition La transcription n’est en aucun cas un événement neutre interroge les paradoxes soulevés par la patrimonialisation de données culturelles par définition vivantes et évolutives. Elle affirme la singularité irréductible des pratiques immatérielles, comme des créations artistiques : chaque itération d’un chant, rituel ou geste est unique, rendant toute opération d’enregistrement ou de restitution partielle et subjective. Au croisement de l’anthropologie, de l’histoire, de l’art et de la muséologie, cette exposition entend ainsi révéler les failles de tout processus de transcription — témoignant de l’impossibilité de représenter et d’interpréter de manière objective le vivant.
Performance Fabula de Violaine Lochu.
Comment retient-on une forme orale ? Quelles déformations s’opèrent lors de la transmission d’un récit qui n’a pas été conçu dans l’écriture ? L’artiste et chanteuse Violaine Lochu propose deux actualisations de la question : une vidéo et une performance. Chinese whispers prend pour point de départ le jeu populaire du téléphone arabe ; une comptine française est racontée d’une personne à une autre par des non francophones, et des erreurs d’articulation et de prononciation se glissent, provoquant une érosion du sens. Dans la vidéo l’artiste a rassemblé les matériaux de ces récits et répète telle une ritournelle la comptine ainsi transformée. La performance Fabula poursuit le même questionnement en révélant l’oubli et la fixation comme deux autres aspects de l’altération d’une culture orale. Violaine Lochu reprend le conte du Petit Chaperon rouge, de tradition verbale, qui fut transcrit par de nombreux auteurs comme les frères Grimm et Charles Perrault. Par un jeu d’intonations, de silences et de remémoration, l’artiste révèle les aspérités, les fissures et les zones d’ombres qui forment l’identité fluctuante de tout récit oral, perdue à l’écrit. Elle met en œuvre une dynamique complexe de glissements, disparations et réapparitions qui est propre au conte populaire. Avec poésie, Violaine Lochu actualise et redouble les accidents inhérents à toute forme de transmission orale : oublis, déformations et surgissements constituent les aléas d’une pensée tout à la fois vivante, contingente et partagée.
Violaine Lochu est née en 1987, elle vit et travaille à Paris.
Rendez-vous
• 11h — 12h : Visite de l’exposition Quelque chose de plus qu’une succession de notes par la directrice et commissaire de l’exposition Mélanie Bouteloup, suivie de la performance Fabula de Violaine Lochu.
9, esplanade Pierre Vidal-Naquet
Rdc de la Halle aux Farines
Face aux Grands Moulins de Paris sur le campus de l’Université Paris 7 – Denis Diderot
75013 Paris
T. 01 45 84 17 56
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Tarifs
Accès libre
Les artistes
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William Anastasi
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Violaine Lochu
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Ada Magazine
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Willem Boshoff
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Ian Carr Harris
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Alice De Mont
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Ruy Guerra
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Johnny Kit Elswa
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Shirley
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Douglas & Tam Krenak