India Leire — Sérénade — Serialgalerie, Galerie L'Asile — Exhibition — Slash Paris

Ends in 12 days: October 25 → November 10, 2024

Découpée, lissée, tirée, creusée, morcelée, la matière résiste, s’échappe, s’élance et se tord. Sous la pression des doigts de l’artiste, la brèche se creuse. La terre s’ouvre, le plâtre répond. Le souffle enlacé glisse vers le renfoncement, un grondement répond de la trouée. Accidentée, elle cherche le mouvement, érotique, elle trouve les saillies, se glisse en bavant et se cale au fond du creux. Arrêt sur image.

De ce combat avec la matière ressort une trame qui pose les limites de l’univers organique de l’artiste. Le noir et blanc tempère l’impression de plonger dans une bouillante création — soupe primaire — longue déjà de 4 milliards d’années. Le paysage proposé par l’artiste, radical, végétal, habité d’un souffle animal, modifie notre perception de la classification des espèces. La forme se précise. Les créatures émergent. Ce sont les rythmes qui donneront le tempo. Les obstacles donneront le mouvement — Sérénade ; il y a du système chez India Leire.

Mi-animales, mi-végétales, les sculptures de l’artiste s’inspirent du vocabulaire biomorphique pour construire son propre vocabulaire botanique. Les matières utilisées — plâtre, grès et faïences brutes ou brulées participent à cette impression d’étrangeté laissée par son mélange des trames-supports et de pointes-mouvements qui se croisent dans ses sculptures et en font l’étrangeté et la force. Les formes sont simplifiées, lissées et apprivoisées, les mouvements sont mis en scène, exacerbés, maitrisés. India Leire, par cette habile partition entre plastiques courbes abstraites et dynamiques pointes acérées nous invite à voir se dérouler, dans un souffle d’épines et de pétales, le fil de sa botanique imaginaire. Jeune artiste, Indiana Leire travaille indifféremment le plâtre et la céramique depuis une petite dizaine d’années.