Julien Creuzet — Attila cataracte — Pavillon français de la Biennale de Venise — Jardins de la Biennale de Venise — Exhibition — Slash Paris

Past: April 17 → November 24, 2024

L’avis de Slash :

On craignait de ne pas être sensible à ce travail de Julien Creuzet qui nous a toujours semblé manquer de profondeur et d’engagement, engoncé dans des effets de style plus programmatiques que plastiquement impactants.

Le ringard et le kitsch outrageux de ces nouvelles vidéos nous donnaient espoir, hélas, elles ne servent jamais d’amorce à un humour ou un décalage de la pensée permettant d’avancer un point de vue, une perspective qui inventerait un angle de pensée, poétique ou politique. L’artiste empile dans son œuvre des mots à effet et des formes absconses qui à aucun moment n’agissent et surtout n’interagissent. L’histoire n’est ici que fantasme et la fantaisie se fait grossièrement péremptoire, ne tenant sur rien d’autre que sa propre performativité et un “décorativisme” usant de l’image jusqu’à s’y perdre.

On tourne donc encore à vide dans cet aquarium sans nuance, sans ouverture vers d’autres pensées, d’autres intelligences que celles occupant l’esprit de l’artiste qui n’y partage qu’un miroir de son egotrip. La poésie, mal construite, se perd dans une litanie d’un romantisme lascif et fatiguant bien loin des figures sublimes de la poésie que l’artiste évoque qui elles, savaient convoquer l’intelligence pour la mettre en ordre de bataille, poétique et politique. G.B.

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Artiste pluriel aux créations protéiformes, Julien Creuzet représentera la France lors de la 60ème Exposition Internationale d’art de La Biennale di Venezia.

Attila cataracte ta source
aux pieds des pitons verts
finira dans la grande mer
gouffre bleu
nous nous noyâmes
dans les larmes marées de la lune

C’est par une prise de parole au sein de La Maison Édouard Glissant, face au rocher du Diamant et à la mer des Caraïbes, que débute le projet imaginé par Julien Creuzet pour le Pavillon français de la 60ème Exposition Internationale d’Art — La Biennale di Venezia.

C’est avec de la poésie que Julien Creuzet titre chacune de ses œuvres et chacune de ses expositions. Loin des normes muséographiques, des communiqués et des cartels, ce mode d’adresse que l’artiste développe depuis ses débuts reflète, encore une fois, une invitation à ressentir intensément et à préserver la liberté et la diversité interprétative. Dans ce poème, lieux, couleurs, mouvements, sonorités, rythmes, textures, lumières, opacités, paysages, mythologies, désastres et émotions… la grammaire sonore et chromatique de Julien Creuzet résonne toute entière.

Pour la Biennale Arte 2024, Julien Creuzet transforme le Pavillon français et invite les publics au sein d’un espace traversé par les fluides où s’ouvre un imaginaire radical et collectif, peuplé de présences divines, et connecté à Venise par ses eaux.

« Ce que je désire proposer aux publics dans ce Pavillon, c’est une zone de confluence complexe et sensorielle, une expérience à vivre profondément. C’est cela qui se joue au sein de cet espace pour moi. C’est un carrefour, un lieu où l’on peut tout rencontrer et surtout être face à soi-même. » Julien Creuzet