Karen Knorr — Monogatari
Exposition
Karen Knorr
Monogatari
Passé : 29 octobre → 28 novembre 2015
Depuis 2012, Karen Knorr est partie à la rencontre de la culture traditionnelle japonaise à travers de multiples voyages à Tokyo et Kyoto. A partir de ses recherches, elle a conçu deux séries de photographies aux approches complémentaires : les karyukai qui sont des portraits de femmes et les monogatori qui placent les animaux sauvages dans des architectures témoins d’un héritage ancestral.
Karyukai est une série de portraits de geisha qu’elle a pu élaborer grâce à des artistes, des modèles et des amies. Elle se réfère aux estampes japonaises ukiyo-e (terme japonais signifiant « image du monde flottant ») représentant des bijin-ga (des icônes de beauté) et les photographies sont associées à des haïkus, poèmes composés par les gardiens du temple. Ces portraits raffinés révèlent les vestiges de la culture des geishas et son influence sur les femmes japonaises contemporaines.
La figure de la geisha — gei signifiant art et sha correspondant à la personne pratiquant cet art — ainsi que le Mont Fuji, forment les symboles du Japon depuis l’ère Meiji, lorsque le pays s’est ouvert à la culture occidentale vers le milieu du 19ème siècle. Ces dernières décennies, les geishas ont commencé à pouvoir travailler plus facilement en dehors de leurs structures habituelles. En effet, elles évoluent habituellement dans le cadre d’une société matriarcale, matérialisée par les hanamachi (les quartiers des geishas) qui perdurent à Kyoto, Osaka et Tokyo. Les geishas y vivent à un rythme strict, et sont dédiées au divertissement d’une clientèle composée presque exclusivement d’hommes d’affaires. Historiquement, ces divertissements consistent en l’art de la musique, de la discussion et de la danse.
Bien que de nos jours les femmes contemporaines s’habillent à l’occidentale, les kimonos sont toujours portés pour des occasions spéciales telles que la cérémonie de la majorité1 ou lors de réunions de famille. Les types de manches et de obi2 importent autant que les couleurs et la forme du vêtement puisqu’ils désignent le statut social et indiquent si la femme est mariée. Par exemple, le kimono furisode3, conçu avec de longues manches flottantes, est porté par les femmes célibataires alors que le kimono tomesode4, noir, est revêtu par les femmes mariées.
La série Monogatari, qui fait suite aux séries Fables (2004-2008) et India Song (2008-2010), traite symboliquement de la vie sauvage et de son articulation à la Culture, en se rapportant cette fois-ci à l’héritage japonais et à ses mythes. Les animaux sont placés dans d’élégantes architectures que l’artiste a découvert à travers Le Dit du Genji, célèbre nouvelle moderne écrite par Murasaki Shikibu, courtisane de l’époque Heian au cours du Xème siècle. Ces temples sont encore visibles partout dans Kyoto et nombres d’entre eux renferment de magnifiques décors réalisés par la célèbre école de peinture Kanō.
Ce travail se réfère également au monde fantastique des contes populaires. Les animaux ressemblent aux yōkai, fantômes et autres monstres surnaturels qui appartiennent au folklore. Les yōkai peuvent revêtir les traits d’animaux aussi bien que s’incarner sous une forme humaine ou bien encore se personnifier dans un objet. Les femmes vêtues de kimonos qui les accompagnent parfois dans les mises en scène de Karen Knorr viennent corroborer l’omniprésence de la tradition.
1 La cérémonie de la majorité est une fête connue sous le nom de seijin shiki au Japon, qui se célèbre lorsque les jeunes gens atteignent 20 ans.
2 Un obi est une ceinture servant à fermer les vêtements traditionnels japonais, tels que les kimonos ou les vêtements d’entraînement pour les arts martiaux.
3 Le furisode (littéralement « manches qui pendent ») est le costume traditionnel japonais le plus noble.
4 Le tomesode est un type de kimono avec des manches plus courtes que le furisode.
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Vernissage Jeudi 29 octobre 2015 18:00 → 21:00
17, rue des Filles-du-calvaire
75003 Paris
T. 01 42 74 47 05 — F. 01 42 74 47 06
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 18h30
La galerie est ouverte du 11 au 16 mai aux heures habituelles, puis à partir du 18 mai du jeudi au samedi de 11h à 18h30.