Latifa Laâbissi — Desfigures toxiques

Evénement

Performance

Latifa Laâbissi
Desfigures toxiques

Passé : 9 → 13 décembre 2013

L’expression « figures toxiques » désigne des formes, des images, des corps, des gestes générés par des représentations et des comportements qui produisent dans le champs social et culturel des assignations identitaires, des effets nocifs sur les individus et sur le corps social car ils reconduisent des inégalités, des processus discriminatoires, des différenciations et des réifications identitaires. Elle signifie également un processus de rupture, de transformation, de résistance qui passe par l’utilisation complexe de ces représentations assujettissantes, par leur incarnation, leur déformation, leur torsion, leur défiguration. Ceci afin de retourner ces représentations, de les déconstruire, les désorienter et de désagréger l’enfermement de ces subjectivités étroitement policées. La figure toxique est une réaction à la violence éprouvée, elle habite la crise. Elle est omniprésente dans notre société.

Desfigures toxiques cherchera à identifier les figures toxiques opérantes aujourd’hui dans notre société. Quelles constructions ? Quels effets ? Le corps, comme lieu de symptôme et site de son dépassement, la performance comme espace de transaction de gestes, de circulation, l’institution comme lieu de transmission et d’expériences seront au cœur de cette semaine de rencontres et de programmation aux Laboratoires d’Aubervilliers. Cet évènement s’articule autour du travail de Latifa Laâbissi et d’un groupe de recherche permanent initié en 2012 et rassemblé dans l’objectif de réfléchir aux stratégies esthétiques développées au sein du champ de l’art (notamment en France) afin de transformer les habitus visuels hérités de la colonisation et de ses suites. Une première étape de travail à l’École des Beaux Arts de Nantes en janvier 2013 intitulé Ruser l’image fut consacrée aux notions de stéréotype, contre-stéréotype et anti-stéréotype.

Desfigures toxiques est un deuxième temps de travail de ce groupe de recherche qui réunit des artistes — Mathieu Kléyébé Abonnenc, Patrick Bernier, Latifa Laâbissi, Olive Martin), des théoriciennes et historiennes (Lotte Arndt, Emmanuelle Chérel — issus de différents champs disciplinaires.

Des invités ponctuels interviendront quotidiennement pour des rencontres, plateformes de discussions et conférences (Alice Diop, Marie-Laure Allain, Elena Agudio, Yves Borowice, Maxime Cervulle, Azouz Gharbi, Olivier Marbœuf, Zahia Rahmani, Karima Ramdani, Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, Ninette Succab-Glissant, Yolande Zauberman) et des spectacles et performances avec Nadia Beugré, Volmir Cordeiro, Latifa Laâbissi.

Les échanges, matériaux et réflexions seront rendus visibles en s’articulant autour d’un display — agencement malléable d’images et de textes exposés dans les Laboratoires d’Aubervilliers. Ce dispositif s’enrichira tout au long de la semaine au fur et à mesure des différentes interventions pour s’achever sous la forme d’une exposition ouverte au public et visible jusqu’au 20 décembre 2013.

Certains moments ne seront pas publics, ils sont indiqués ci-dessous pour offrir une vision d’ensemble des questions traitées au cours de cette semaine :

lundi 9 décembre

Ruser l’image : synthèse et rebonds. Retour sur la session qui s’est tenue en janvier 2013 à l’école des Beaux-arts de Nantes avec le groupe de recherche

mardi 10 décembre

Figure imposée: rencontre autour des populations nomades en Europe. Avec Azouz Gharbi, en charge de la Régie de quartier à Aubervilliers et Patrick Bernier et Olive Martin, artistes.

Nancy Cunard et la réalisation Negro Anthology — 1931-1934 par Sarah Frioux Salgas Place aux femmes: rencontre avec l’association Place aux femmes, basée à Aubervilliers

jeudi 12 décembre

Chanson, musique et stratégies de détournements — “De la « figure toxique » à la « figure rythmique ». La « beurette modérée » comme modèle d’émancipation dans le R&B français” par Karima Ramdani, doctorante en science politique et “La chanson de variétés est-elle toxique ? Du rire de Joséphine à celui de Salvador”, par l’historien Yves Borowice.

Table ronde (16h) entre les intervenant/es de la journée.

vendredi 13 décembre

L’approche documentaire, par Yolande Zauberman et Alice Diop. Ces deux cinéastes attachées au documentaire évoqueront les personnes et les rencontres qui ont fait la matière vive de leurs films. Expériences passées et projets à venir seront abordés entre dialogue et projections. Toxic Phobics Love Affair, intervention de Yolande Zauberman et Penser le film entrain de se faire, par Alice Diop.

93 Seine-St-Denis Zoom in 93 Seine-St-Denis Zoom out

41, rue Lécuyer

93300 Aubervilliers

T. 01 53 56 15 90 — F. 01 53 56 15 99

www.leslaboratoires.org

Aubervilliers – Pantin Quatre Chemins

Horaires

Du lundi au vendredi de 11h à 18h hors ouvertures publiques

Tarifs

Accès libre

Et sur réservation pour les évènements à bonjour@leslaboratoires.org ou au 01 53 56 15 90

Les artistes

  • Mathieu Kleyebe Abonnenc
  • Lotte Arndt
  • Latifa Laâbissi
  • Patrick Bernier & Olive Martin
  • Emmanuelle Chérel
  • Alice Diop
  • Marie Laure Allain
  • Elena Agudio
  • Yves Borowice
  • Maxime Cervulle
Et 6 autres…