Lily van der Stokker — I am Here
Exposition
Lily van der Stokker
I am Here
Passé : 6 avril → 22 décembre 2024
L’avis de Slash :
Lily van der Stokker présente jusqu’au 22 décembre au Frac Normandie de Caen un ensemble d’installations et peintures iconiques de son œuvre riche. Une exposition surprenante et rayonnante qui fait le choix de la sobriété pour mieux souligner l’inventivité et la profondeur de cet univers dont la naïveté tend un miroir aussi amusé que grave à notre société. Une mise en avant salutaire pour cette artiste peu connue en France dont la démarche radicale et maintenue invente surtout une manière de détourer le réel en le rejouant, teinté d’une fantaisie contagieuse et laissant surgir par effraction les drames intimes. G.B.
Joueur, vif, engageant et joyeux, le travail de Lily van der Stokker prend pour sujet les stéréotypes liés à la féminité, mais aussi l’économie de la création artistique et ses contrariétés quotidiennes (tâches domestiques, problèmes de santé, soucis d’argent…).
Dans cette exposition, un ensemble de grandes peintures murales agrémentées de mobilier mettent en valeur des thèmes universels, comme la famille, le sens ou l’existence, ainsi que d’autres qui ont été traditionnellement tenus à distance de l’univers de l’art « sérieux », comme le décoratif ou les problèmes de plomberie. Lily van der Stokker cherche la beauté dans les choses ordinaires, y compris celles qui sont laides.
La joie, le bien-être, et tout ce qui peut contrarier ces états font partie de ses sujets de prédilection. Elle dit à propos de son travail qu’il est un art difficile facile d’accès (‘Easy looking art that is difficult’).
Le manque de sérieux apparent de son art est en fait une position militante, qui va bien au-delà de l’ironie.
Dans une discussion avec le très excentrique réalisateur John Waters, grand amateur de son travail, elle se définissait comme une « artiste pop conceptuelle et féministe ».
Qu’elle est une femme qui s’affirme, c’est évident : en assumant outrageusement dans son art des clichés généralement associés à la féminité (le rose, les petites fleurs, les ornements, la déco…), elle les exacerbe pour mieux revendiquer une différence. Que ses œuvres aient une dimension « Pop », cela va sans dire. Mais en quoi est-elle une artiste « conceptuelle » ? Formellement, l’art conceptuel adoptait une sorte d’esthétique « de bureau » : des textes tapés à la machine, des photocopies, des articles de journaux archivés, des citations de dictionnaires, des photos documentant des actions ou une réalité sociologique… Elle aussi utilise beaucoup de mots dans son art, mais les textes sont écrits à main levée (dans les dessins préparatoires du moins), d’une façon puérile.
Plutôt que de tendre vers une objectivité d’apparence scientifique, ils mettent en avant le personnel, l’intime, tout en renvoyant aux conditions de possibilité de l’art, et notamment les préjugés sur le genre, les limitations financières, la nécessité d’intégrer un réseau d’amis dans le milieu artistique.
Lily van der Stokker est représentée par les galeries Air de Paris, Paris, et kaufmann repetto, Milan.
Site de Caen : 7 bis rue Neuve Bourg l’Abbé 7 bis rue Neuve Bourg l’Abbé, 14000 Caen – Site de Sotteville-lès-Rouen 3, place des Martyrs-de-la-Résistance, 76300 Sotteville-lès-Rouen
T. 02 35 72 27 51
Horaires
Du mercredi au dimanche de 14h à 18h
Ouvert les jours fériés
Tarifs
Accès libre
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L’artiste
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Lily Van Der Stokker