Max Wechsler — Dutko / Quai Voltaire Gallery — Exhibition — Slash Paris

Past: April 20 → May 28, 2023

La Galerie Dutko a le plaisir de présenter du 20 avril au 27 mai une exposition d’œuvres de l’artiste Max Wechsler.

Né à Berlin en 1925 dans une famille juive, Max Wechsler sera toujours lié à sa ville natale, qu’il a dû quitter alors qu’il n’avait que 13 ans. En janvier 1939, ses parents l’envoient vivre chez un oncle à Paris. Max Wechsler ne reverra jamais sa famille qui fut déportée et assassinée à Auschwitz en 1943. En France, en exil, il est soudainement coupé de sa langue maternelle, ce qui lui laissera toujours un sentiment de manque.

A la fin de la guerre, il décide de rester à Paris où il commencera par exercer divers petits métiers. Au journal Vaillant, Max Wechsler travaille en tant qu’illustrateur et graphiste. Il développe alors un regard sur l’écriture et la lettre qui deviendra fondamental dans son travail d’artiste.

Dès les années 1950, inspiré par des artistes comme Paul Klee et Jean Dubuffet, Max Wechsler commence à peindre intensément des portraits et des paysages aux couleurs vives et complémentaires. Sa première exposition de toiles de petits formats est organisée en 1959. Il peint alors des compositions figuratives et fantastiques constituant des « figures symboliques témoignant d’une œuvre de souffrance » (A. Pacquement).

Sa période figurative s’achève en 1972 lorsqu’il prend la décision de ne plus peindre. Il ne retournera à la peinture que quelques années plus tard, en 1979, inaugurant une phase nouvelle et intense de pure abstraction. La couleur se fait substance et devient l’objet majeur du tableau.

L’année 1984 marque une nouvelle rupture. Max Wechsler abandonne la couleur, le pinceau et le châssis pour de grandes œuvres sur toile libre où il intègre des collages de différents matériaux, papiers et journaux. Dans « Papiers Marouflés », des fragments de pages de journaux déchirés et recollés composent un paysage lettré. De cette façon, Max Wechsler libère la lettre de l’enchaînement sémantique, et plus ambitieusement, il libère l’œuvre des frontières culturelles puisque personne ne peut déchiffrer ni posséder ce chaos de signes universels et transculturels.

Dans cette nouvelle « réalité » transformée, les lettres, qui restent reconnaissables, forment les éléments figuratifs. Mais, traitées, amalgamées et altérées par un processus de réductions ou agrandissements, elles deviennent illisibles. Cette illisibilité, du noir profond au blanc, marque l’envie de Max Wechsler de « reconquérir cet autrefois… de la langue, du mot, de la lettre… » (M. W., 2007) détruits par l’expérience de la tragédie.

A PROPOS DE MAX WECHSLER

Dans les années 2000, Berlin accueille l’artiste dans sa ville natale où institutions et galeries lui consacrent nombres d’expositions importantes : Jüdisches Museum Berlin (acquisitions et donation), Villa Oppenheim, Galerie KunstbüroBerlin, Berlinische Galerie, institution à laquelle il fait une importante donation en 2010.

À Paris, il expose régulièrement au Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme où sa donation est présentée en 2017, à la galerie Guislain-Etats d’Art, à la Galerie ETC, à la Galerie Dutko et au musée du Hiéron à Paray-le-Monial auquel il fait également une donation.

Expositions personnelles (sélection) : 2017 Max Wechsler, de la lettre au signe, Abbatiale Saint Férréol d’Essômes-sur-Marne ; 2017 Donation Max Wechsler, Musée d’Art et d’histoire du Judaïsme, Paris ; 2014 Max Wechsler à l’hôtel Frisson, Bruxelles ; 2013 Max Wechsler, signum, St Matthaus-Kirche, Berlin ; 2013 Max Wechsler, Klang der Spranche, Goethe-Institut, Paris ; 2012 Max Wechsler, Schriftfragmente-im künstlerischen Prozess, KunsHaus, Potsdam ; 1989 Une collection pour la Grande Arche, Arche de La Défense, Paris ; 2007 Max Wechsler, Entfaltung der Tiefe, Orangerie, Schloss Charlottenburg, Berlin ; 2006 Max Wechsler, Unter der berfläche, Villa Oppenheim, Berlin ; 2003 Max Wechsler, Musée d’Art et d’histoire du Judaïsme, Paris ; 1990 Max Wechsler, Centre d’Arts Plastiques Albert Chanot, Clamart ; 1968 Max Wechsler, peintures, ARC, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ; 1959 Max Wechsler, peintures, La Librairie St-Germain, Paris

Expositions collectives (sélection) : 2012 En signe de vie, Thomas Gleb, Georges Jeanclos, Max Wechsler, Musée du Hiéron, Paray-le-Monial ; 2011 La collection contemporaine du MAhJ : un parcours, Musée d’Art et d’histoire du Judaïsme, Paris ; 2009 Propos d’Europe 8.0 Paris / Berlin, Fondation Hippocrène, Paris

Ses œuvres sont présentes dans les collections publiques du Fonds National d’Art Contemporain, Paris, AXA — Caisse des Dépôts et Consignations, Collection pour la Grande Arche de la Défense, KunstMuseum Liechtenstein, Jüdisches Museum Berlin, Berlin, Musée du Hiéron, Paray-Le-Monial, Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou.

Il réalise ses dernières œuvres en 2019 et meurt à Paris le 12 mai 2020.