Michel Blazy — Bouquet final — Collège des Bernardins — Exhibition — Slash Paris

Past: May 10 → July 15, 2012

Entretien — Michel Blazy Michel Blazy investit jusqu’au 15 juillet le Collège des Bernardins avec une installation faite de mousse intitulée "Bouquet final". L’occasion de rencontrer cet artiste qui anoblit depuis plusieurs décennies des matériaux humbles comme la purée de carottes ou les yaourts.

Sept En juillet, Slash fête le mélange des genres en faisant un pied de nez aux sirènes de l’été ; c’est en effet la notion du travail de l’artiste qui est à l’honneur ce mois-ci.

L’ancienne sacristie du Collège des Bernardins accueille la dernière création de Michel Blazy. Il s’agit avec cette nouvelle installation d’évoquer le futur possible de la planète si nous ne prenons pas garde à notre environnement. Décroissance et surconsommation sont au cœur des préoccupations de l’artiste. Produite dans la journée, la mousse meurt chaque soir et renait chaque matin grâce à l’intervention humaine et l’activation des pompes électriques, pouvant signifier, une déflagration pyrotechnique mais aussi la mort et la vie dans un cycle perpétuel. Elle rappelle le dialogue incessant entre le vivant et l’artifice de nos sociétés contemporaines.

Michel Blazy sculpte à partir des petites choses de la maison qui n’inspirent d’ordinaire que l’inattention dévolue aux choses du quotidien. Il fait d’un mélange de matériaux naturels et artificiels le support de ses investigations. Ses œuvres deviennent ainsi des métaphores de la fragilité, du temps qui passe, de la brièveté de la vie.

Des dizaines de jardinières, posées sur la structure d’un échafaudage industriel, produisent en abondance une mousse artificielle, blanche, épaisse, et crémeuse qui se déverse sur le sol de l’ancienne sacristie. Attractive, et en même temps inquiétante, l’odeur entêtante de la mousse envahit le lieu. Ce dispositif métaphorique met ainsi en scène l’ambivalence que suscitent la surconsommation et l’abondance dans nos sociétés, entre attraction et répulsion.