Nicholas Di Genova — Preemptive Evolution — Galerie Dukan — Exposition — Slash Paris

Passé : 10 novembre → 3 décembre 2011

La galerie dukan hourdequin présente la première exposition personnelle en France de l’artiste canadien Nicholas Di Genova (1981).

Nicholas Di Genova développe une pratique artistique unique en son genre qui est aussi fermement ancrée dans l’absolu fantastique que dans le profondément scientifique. Ses représentations de créatures hybrides examinent l’illustration de la faune à travers le prisme de la science-fiction. Les recherches extrêmement détaillées, et souvent encyclopédiques, de Di Genova sur le monde naturel donnent lieu à des monstruosités qui résultent en des mélanges improbables — il peut s’agir, par exemple, de la fusion d’un chat, d’une chèvre et d’un serpent avec un cormoran, ou une tortue s’amalgamant en une plante carnivore voire même un crapaud avec huit langues en forme de tentacules. Ses représentations sont évidemment le fruit de son imagination ; mais la précision illustrative de Di Genova rend ces caricatures d’Audubon quasiment vraisemblables.

Ses matériaux sont simples ; il s’approprie les conventions de l’animation analogique, qui emploie la gouache sur Mylar, ou la démarche élémentaire de l’encre sur papier. Mais Di Genova étend sa ligne et sa palette de couleurs à l’extrême ; l’application fluide et continue de sa technique est au service d’une imagerie à la complexité sans égal. Du moindre élément en noir et blanc (qui peut avoir la taille d’un carré d’à peine quelques centimètres) aux travaux les plus imposants et colorés, l’articulation de la forme et de la texture de Di Genova est tout simplement irrésistible.

Pour cette exposition, l’artiste présente une nouvelle pièce intitulée 10,000 Vertebrates qui prend la forme d’une grille de genre comprenant 10 000 micro portraits — peut-être un tableau périodique de ces espèces animales métamorphosées et grotesques. Cette œuvre en particulier est cruciale ; certainement parce qu’elle incarne la capacité implacable de Di Genova pour le détail mais plus encore, elle fait référence aux sources de sa pratique. Dans les livres, sur Internet, à la télévision ou dans les films — sa pratique est basée sur l’exploration de sources très diverses, du factuel au plus fictionnel possible. Ces créatures ne relèvent pas simplement d’une sélection aléatoire de becs, de serres, de crocs, de plumes et de fourrures, elles sont avant tout conçues conceptuellement — chacune d’entre elle racontant une histoire distincte ayant aussi bien attrait à la biologie qu’à la mythologie.